La ministre de la Salubrité et de l’Assainissement, Anne Désirée Ouloto a mis à profit une partie de ses vacances gouvernementales pour se rendre dans sa région, le Cavally, à l’ouest du pays. Durant 10 jours (du 12 au 22 août) elle a visité villes, villages et hameaux des quatre départements (Guiglo, Bloléquin, Toulépleu, Taï) pour annoncer et confier aux populations, sa candidature aux élections régionales du 13 octobre 2018. Dans cet entretien, elle revient sur les temps forts de la tournée et invite tous les cadres et élus du Cavally à travailler avec elle dans le seul intérêt des populations.
Quels sentiments avez-vous de la réaction des populations quand vous aviez annoncé votre candidature ?
Je voudrais dire que je repars avec beaucoup de satisfactions. D’abord en raison de la qualité de l’accueil. Partout où je suis passée, c’est vraiment avec beaucoup de joies que les populations dans leurs diversités m’ont accueillie. Je retiens aussi que les populations avaient soif de ce genre de rencontre. Ce sont des rencontres très riches que nous avons vécues. Dans les départements, nous avons mis en avant l’écoute des populations, des jeunes, des femmes, des chefs coutumiers et traditionnels, des communautés vivant dans notre région. Je repars, comme je vous l’ai dit, satisfaite pour trois raisons. La première raison est que dans cette région qui a pendant longtemps été secouée par différentes crises, aujourd’hui, il apparaît clairement que les populations veulent vivre en paix. Elles ont soif de vivre ensemble, dans la cohésion. C’est ma première satisfaction. Ma deuxième satisfaction est que les jeunes, les femmes veulent vivre dans la dignité. Ils veulent travailler. Les jeunes veulent exercer des activités, les femmes également. Ils ont des projets, des perspectives, et ils ont conscience que la Côte d’Ivoire va de l’avant. Ils réclament leur part de développement. Ma troisième satisfaction est que les populations font confiance au Rhdp, au Président de la République. Elles sont satisfaites de son travail à la tête de l’État.
Justement à ce niveau-là on a souvent entendu que l’Ouest était hostile au chef de l’État. Que s’est-il passé subitement? Pourquoi ce revirement ?
C’est la raison pour laquelle je dis que je suis satisfaite. C’est la troisième raison de ma satisfaction. Les populations ont très bien perçu l’intérêt des actions du gouvernement et du président de la République. Des actions qui ont été posées ici qui sont pertinentes, qui les touchent et qui ont forcément un impact sur leur devenir et celui de leurs enfants. Les populations ont certainement compris que toutes les informations distillées çà et là n’étaient que manipulation. Puisqu’aujourd’hui, à la pratique, elles se rendent compte que tout ce qui est fait ici est pour leur bien-être, leur épanouissement, leur dignité. Le président de la République aujourd’hui, président du Rhdp dont je suis un membre fondateur en tant que militante du RDR, agit pour leur épanouissement, comme il le fait pour celui de toutes les populations de notre pays. Ce parti a réussi à rassurer, à convaincre, par son approche d’ouverture, par son message de paix et par ses valeurs de fraternité, de solidarité, de partage, de cohésion, de dialogue qui sont des valeurs de l’Houphouétisme. Alors, moi je retiens vraiment que nous pouvons estimer que les populations veulent penser désormais à évoluer. Elles veulent qu’on pense à elle également et veulent pouvoir bénéficier des fruits de la politique du Président de la République, SEM Alassane Ouattara. Il les a convaincus, il pose des actions pertinentes, il répond à leurs problèmes. Je pense toujours qu’il faut persévérer, et continuer dans cet élan afin de maintenir les gens.
Le PDCI au niveau national s’est retiré du RHDP, cependant sur le terrain on voit que des élus du PDCI sont encore avec vous. Comment se comporte le RHDP dans le Cavally ?
Je n’ai aucun problème. Je continue de travailler en tant membre fondateur du RHDP avec des cadres de grandes valeurs. Au niveau de Taï, il y a le sénateur Déhé Paul ; à Bloléquin, j’ai le sénateur Kehi Édouard et Mme la députée Madeleine Oulaï et des cadres du PDCI qui sont des élus disponibles et disposés qui nous accompagnent. Je considère en tant que responsable politique, qu’il est important que nous soyons à l’écoute des populations. Et Diuu merci les partis membres du Rhdp parti unifié que sont UDPCI, PDCI, RDR et Mfa ont su s’imposer dans notre région. Et au bureau du RHDP, on continue à tendre la main au PDCI. Nous leur disons qu’il ne faut jamais se déconnecter de la base. Il faut travailler pour la base et tenir compte de ses réalités. Et la réalité, c’est que tous les militants du RHDP y compris ceux du PDCI se retrouvent en nous. C’est le leadership aujourd’hui de la ministre Anne Ouloto qui est reconnu ; celle qui répond à leurs préoccupations, qui les accompagnent au quotidien.
Que pouvez-vous dire aux personnes qui vous avaient choisi comme leader et qui aujourd’hui changent d’avis ?
Heureusement que ceux à qui vous faites allusion ne sont pas nombreux et ne pèsent pas grand chose dans la volonté des populations à aller de l’avant avec moi. Les nombreux témoignages vous situent. En outre, je voudrais leur dire que la parole d’un homme doit être sacrée. Il est important d’être constant dans la vie, et surtout de savoir faire fi de ses ambitions personnelles qui ne sont pas forcément les attentes de la population. Notre région a de belles perspectives. Aujourd’hui les populations savent que c’est le moment de donner une chance à notre région avec l’opportunité de nous voir à leur tête. D’avoir un membre du gouvernement disponible, engagé, volontaire et qui sait apporter des réponses à leurs préoccupations. Et moi, j’ai répondu à l’appel de la population, de tous les partis politiques.
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Ils viennent nous dire Mme le ministre c’est sur vous que nous comptons. Ils voient également qu’au niveau du PDCI en terme de leadership aujourd’hui leurs attentes restent vaines. Et ils ont conscience des efforts de rassemblement que nous avons réalisés jusqu’ici dans la région pour travailler avec tous nos frères du RHDP y compris le PDCI. Ils ont vu en réalité que les cadres du PDCI se rabattent également sur nous. Donc, je pense qu’il ne faut pas tromper les populations. Elles sont matures, responsables et savent ce qu’elles veulent. Moi je voudrais simplement dire à mes frères du PDCI qui, malheureusement ont décidé de sortir du RHDP que notre région n’a pas besoin de division. C’est ce message que nous donne la base du PDCI ici, à travers leur présence à nos côtés, leur engagement et leur besoin de développement et de paix. Alors un homme doit avoir une seule parole. Il est important de savoir rester constant. Il est important d’honorer ses engagements, honorer sa parole, mais je ne désespère pas. J’ai foi que dans les jours à venir la tension va baisser. Que la sagesse nous gagnera tous. Je pense que dans le Cavally on peut encore se mettre tous ensemble à l’intérieur du RHDP pour défendre les valeurs de l’Houphouëtisme et défendre les préoccupations de nos parents pour obtenir la paix et le développement, ce n’est pas tard c’est encore possible.
Le Cavally est une région où l’ex-Président de la République Laurent Gbagbo semble beaucoup soutenu. Comment est-ce que vous arrivez à les convaincre ? Et puis comptez-vous faire pour ces populations afin que le Cavally sorte définitivement de cette léthargie ?
Je ne sais pas en quoi vous mesurez le fait que la région soit acquise à l’ancien président du FPI Laurent Gbagbo. Aujourd’hui au FPI c’est deux Présidents. C’est Affi N’Guessan, c’est Aboudramane Sangaré. Ces deux entités ont des représentants ici, mais ce que je peux dire est que tous ces représentants se retrouvent avec moi. Ce qu’il faut retenir est que nos populations savent qu’elles ont le droit de vivre épanouies. Elles savent également que nous sommes les personnes les mieux indiquées pour les aider à trouver des réponses à leurs préoccupations. Vous avez vu également dans tous les villages des tee-shirts, des casquettes qui n’ont pas été distribuées, mais que les populations ont par devers elles. Dans tous les villages pratiquement vous avez vu des tee-shirts à l’effigie du Président Ouattara, des tee-shirts de sa campagne de 2010 ou de sa campagne de 2015. C’est extraordinaire ! Je ne peux pas dire que les populations de cette région ne se reconnaissent pas en le Président Ouattara.
Finalement entre les populations et les cadres, qui est intoxiqué ?
Je dirai peut-être qu’on en fait trop. Beaucoup reste à faire. C’est dommage ! Mais les populations du Cavally sont des populations responsables qui savent ce qu’elles veulent. Vous avez vu leur attachement au Président de la République. Les populations sont séduites par les initiatives qui ont été prises, par les réponses apportées. C’est vrai que beaucoup restent encore à faire mais elles reconnaissent que des choses ont été faites.
Nous sommes à la fin de notre entretien. Un dernier mot
Merci de me suivre dans cette mission, la première d’une série que nous aurons avant les élections. Aussi permettez-moi de vous faire un rappel. Quand vous prenez les deux photographies de la région en 2010 et 2018 c’est le jour et la nuit, les avancées sont claires. Ce que je compte faire, c’est de continuer à maintenir le cap. Ce que je compte faire, c’est m’engager personnellement. Voilà pourquoi je suis candidate. Ce que je compte faire, c’est de donner du sang nouveau au conseil régional, c’est faire en sorte que les préoccupations des populations trouvent des solutions. C’est répondre aux préoccupations des populations à travers des actions au niveau de l’école, des actions au niveau des femmes, des jeunes et des infrastructures. En qualité de membre du gouvernement avec le carnet d’adresses dont nous disposons, avec le savoir-faire, avec l’expertise acquises dans d’autres régions du pays et du monde, nous disons qu’ il y a de grandes opportunités dans cette région comme le tourisme qui sont malheureusement très peu exploitées, très peu valorisées.
Il y’a plusieurs chantiers que nous allons ouvrir. Je vous invite les semaines à venir à partager avec moi ma vision pour la région. Je partagerai cette vision avec l’opinion, avec la population. Je vous dévoilerai très prochainement les grands chantiers que je compte ouvrir, les grandes initiatives qu’on prendra, l’approche managériale que j’emploierai pour que nous ayons la paix. C’est le préalable à toute cohésion, et action de développement. La touche particulière que je compte apporter à la gestion du conseil régional, sera déclinée. Enfin, je voudrais vous faire une confidence : j’aime ma région et cette région doit être dans le train de l’émergence. Vous pouvez compter sur moi, le Cavally peut compter sur moi, car j’ai le soutien du gouvernement, du Premier ministre et du Président de la République.
Propos recueillis par Philippe Kouhon, envoyé spécial dans le Cavally
