Le salon international des mines, carrières et du pétrole qui se tient du 27 au 29 février 2020 à Bangui en Centrafrique a enregistré plusieurs communications dont celle portant sur l’intégration des femmes centrafricaines du secteur, le vendredi 28 février à l’hôtel Ledger Plazza de Bangui.
Présente au panel sur l’intégration des femmes dans les mines comme moyen de leur autonomisation, la première dame de la République Centrafricaine, Brigitte Touadéra, a exhorté à la formation des femmes du secteur minier. Elle a lancé un appel aux structures étrangères et autres investisseurs pour accompagner la gente féminine dans ce secteur dominé par les hommes du fait de sa pénibilité.
En Afrique, les femmes représentent 13% dans les Mines, et 15% dans le Gas et Pétrole. Dans les mines artisanales, elles sont plus nombreuses avec une moyenne de 50% parce que l’activité ne nécessite pas de qualification pointue.
En Centrafrique, il existe plusieurs associations de femmes du secteur minier avec un taux de représentativité de 13,85% des professionnels féminins. Outre les femmes artisanes qui travaillent directement dans les champs de mines, 60 professionnelles réunies au sein de l’association des femmes du secteur minier de la RCA (AFESMICA) sont les plus outillées à l’organisation de ces femmes regroupées en coopératives villageoises et communautaires.
Contrairement à l’Australie ou à la Afrique du sud où les femmes du secteur des mines affirment un leadership dans la chaîne des valeurs, les femmes en République centrafricaine sont limitées à des travaux de port de sable, granite et lavage des pierres et calcaires en plus des corvées quotidiennes pour le ravitaillement en nourriture et eau pour les hommes, seuls détenteurs de permis d’exploitation.
Pour la ministre Aline Gisèle Pana, de la promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant, la problématique qui se pose au niveau de la femme centrafricaine en général est bien l’équité, le droit de la femme et le renforcement des capacités.
Le secteur minier centrafricain qui est régi par un code attrayant d’investissement, d’exploitation et de commercialisation depuis 2009 dans un environnement des affaires globalement incitatif, a du mal à faire vivre les acteurs du secteur du fait de son exploitation encore à l’étape brut mais aussi au manque de cadres bien formés et la non prise en compte de la question du genre.
La formalisation de l’exploitation artisanale vers l’industrialisation du secteur devrait permettre aux hommes et aux femmes travaillant dans le secteur des mines, carrières et pétrole de vivre décemment du fruit de leur labeur. Telles sont les recommandations de ce premier salon international des Mines, carrières et du pétrole à Bangui.
Philippe Kouhon, envoyé spécial à Bangui