Dans le cadre de la journée dédiée à la Côte d’Ivoire lors de la 54e édition du Salon international de l’agriculture (Paris-Porte de Versailles du 24 février au 4 mars 2018), le ministère ivoirien de l’agriculture et du développement durable a animé une conférence.
« Nous sommes ici à Paris pour promouvoir l’investissement dans le secteur agricole en Côte d’Ivoire et sur le continent africain », a dit à cette occasion, le jeudi 1er mars au Pavillon 1 du parc d’exposition, le Ministre Mamadou Sangafowa.
Il a commenté les deux exposés faits par Dr Nouhoun Coulibaly, directeur des statistiques et des projets au ministère ivoirien de l’agriculture, et Mme Florence Pradier, du syndicat du chocolat en France, respectivement sur les bons points du PNIA 1 et les objectifs du PNIA 2, et sur les engagements pris par les entreprises du chocolat pour un cacao durable.
Selon le Dr Nouhoun, le programme national d’investissement agricole de première génération (PNIA 1) s’était fixé un objectif de 9% de taux de croissance sur 2012-2017. L’État de Côte d’Ivoire avec la mise en œuvre de plusieurs projets de recapitalisation des ménages entre 2012 et 2013 a réussi à obtenir, 5 ans après un taux de croissance de l’ordre de 10% selon le dernier rapport de la banque mondiale sur l’économie ivoirienne. « Comme vous le constatez, non seulement nous avons atteint notre objectif avec le PNIA 1, mais le même rapport dit que c’est le secteur agricole qui a tiré pour l’essentiel la croissance de notre pays en 2017. Et cela à l’exception de la filière café-cacao qui a connu une difficulté. Ce qui signifie que la politique de diversification porte ses fruits, diversification de l’économie et au niveau du secteur agricole » s’est félicité le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly.
Le ministre Sangafowa plaide pour plus de moyens aux producteurs
Pour lui, la problématique de la durabilité de la filière café-cacao se pose en terme de répartition équitable des fruits qui sont tirés de chaîne des valeurs.
« Les statistiques indiquent que l’économie cacaoyère mondiale, c’est près de 100 milliards de dollars par an sur l’ensemble de la chaîne des valeurs depuis la fève jusqu’à la plaquette de chocolat. Les pays producteurs ne tirent que 6% de ces 100 milliards. Quand on enlève la part de tous les intermédiaires, la part du planteur doit être moins de 2% » a-t-il constaté. Sur la question de la déforestation il a dit : « Nous sommes engagés à lutter contre la déforestation, mais aucun État ne pourra mettre un policier pour surveiller chaque arbre de la forêt. C’est la pauvreté qui emmène les producteurs à s’attaquer à la forêt. C’est parce que le revenu qu’ils tirent de la fève au chocolat n’est pas suffisant qu’ils s’attaquent à la forêt. »
Philippe Kouhon
