Riviera Palmeraie (Programme 3), Riviera rue ministre, et Akouedo village. Dans ces quartiers dépendants de la commune de Cocody prospèrent illégalement l’activité de production d’eau en sachets plastiques. Des personnes occupent des bâtiments, qui font office officiellement de domicile ou de magasin de couture. Mais, à l’intérieur y sont installés des équipements pour mener à bien cette activité.
Anne Désirée Ouloto, ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable a conduit une opération de contrôle inopiné dans ces sites clandestins le jeudi 16 mars 2017. Ces unités de fabrication produisent en moyenne pour certaines 1000 sachets par jour, soutient Appia, de l’unité de fabrication d’Akouédo. Cette structure qui opère dans une villa, qui serait l’ancienne demeure du chef de village d’Akouédo dispose d’un parc auto composé de trois fourgonnettes. Ces engins sont chargés de ravitailler leur circuit de distribution. Pour l’ensemble des sites visités, l’outil de travail qui sert à l’ensachement de l’eau est pratiquement le même. Et cela se pratique dans des conditions d’insalubrité avec des machines atteintes par endroits de rouille. Au quartier Riviera à la rue ministre, madame Traoré, conduite au 18ème arrondissement pour son refus de coopérer a fait avoir à la ministre que la maison qui sert à l’activité est la propriété de son petit frère qui vit en France.
Les marques de fabrique de ces sachets diffèrent d’une structure à une autre. Selon les employés de Camara Ami, responsable de l’unité de fabrication du programme 3 de la Riviera Palmeraie et absente des lieux, c’est à la zone industrielle dans la commune de Yopougon chez la société SAFPLAST qu’ils s’approvisionnent.
Tout le matériel saisi a été réquisitionné par les hommes du commissaire de police Téhé Pamphile, commandant de la brigade de salubrité. Ce matériel de travail fera l’objet de destruction.
Anne Ouloto prévient : « le gouvernement ne reculera pas, cette opération va se poursuivre »
Pour Anne Désirée Ouloto, le gouvernement ne faiblira pas dans sa détermination à faire appliquer le décret interdisant l’utilisation des sachets plastiques. Pour cette première étape, elle a surtout dénoncé l’absence totale d’hygiène où le produit est conditionné. Ce qui constitue une menace réelle de santé publique.
« Depuis l’opération grand ménage qui a été lancée, la grosse difficulté que nous avons, c’est l’existence de sachets plastiques un peu partout. Il s’agit particulièrement de petits sachets d’eau, dont on ignorait jusque-là l’origine et qu’on retrouvait un peu partout. Ces sachets sont nuisibles pour la santé, la salubrité, voire pour les infrastructures d’assainissement. Il était important que dans le cadre de cette opération, nous comprenions l’origine de cet envahissement de nos villes par les sachets plastiques afin de couper la source de pollution. C’est un signal fort. Le gouvernement ne reculera pas. C’est un processus irréversible, il y va des contraintes environnementales, il y va de l’intérêt de nos infrastructures notamment les infrastructures en matière d’assainissement, il y va également de l’intérêt de la santé des populations », a expliqué la ministre.
Qui ne s’est pas empêchée de dénoncer dans ce commerce l’utilisation de l’eau de la société nationale de distribution d’eau. « Nous avons une entreprise nationale qui est chargée de la distribution d’eau potable, et c’est cette même eau produite par cette entreprise nationale que ces opérateurs conditionnent dans les sachets plastiques et proposent à nouveau aux consommateurs. Je trouve que c’est un scandale. Nous devons nous mobiliser pour dire non à cette façon de tuer à petit feu les populations », a regretté la ministre.
Par contre, la ministre a félicité une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits alimentaires tels que la crème et la glace pour avoir réussi à s’adapter aux nouvelles réglementations par l’abandon du sachet plastique. « Le gouvernement invite toutes ces entreprises productrices de sachets plastiques à une reconversion. Et cela est possible. Raison pour laquelle nous sommes venus dans cette entreprise qui a utilisé pendant longtemps les sachets plastiques. Cette entreprise a compris qu’il fallait se conformer à la législation nationale. Cette entreprise a procédé à sa reconversion, et elle veut engager avec le gouvernement un processus de recyclage des sachets plastiques, c’est ce que nous attendons des autres ».
EF, avec l’IA