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“Il n’y aura pas de Macron ivoirien”, sauf peut-être Blé Goudé : encore des réactions fortes

“Il n’y aura pas de Macron ivoirien”, sauf peut-être Blé Goudé : encore des réactions fortes
Publié le
Par
Philippe Kouhon
Lecture 6 minutes

Le sujet sur le schéma Macron à l’ivoirienne continue de faire débat. Afriki Presse continuera de savoir vos opinions sur ce sujet mais également sur bien d’autres sujets d’actualité pour que le débat se fasse.

[ En Côte d’Ivoire certaines personnes pensent que le Macron ivoirien se trouve parmi les cas suivants : Guillaume Soro, Tidiane Thiam , ou dans le ticket Mabri-Gnamien Konan… ]

Quel est votre avis?
 
Elle est française d’origine ivoirienne. Nahounou Gouza est une figure politique en France et bat actuellement campagne pour Marine Le Pen. Pour elle,  aucun des personnages cités dans le cas ivoirien n’a le même profil que Macron. Ce qui lui fait dire qu’il ne peut donc y avoir de comparaison.

« Il n’y aura pas de Mcaron ivoirien. La Côte d’Ivoire a besoin de réconciliation » tranche Abel Naki, président fondateur du Cri Panafricain,  activiste Pro-Gbagbo.  

« À mon avis Soro ne peut pas être le Macron Ivoirien. Il est un des principaux acteurs de la vie politique en Côte d’ivoire  de cette dernière décennie. Il est connu de tous et peut jouer sa propre carte présidentielle autre qu’à la Macron. Si tu veux mon avis, il a toutes ses chances de devenir président en 2020 », estime Anatole IBO, délégué de l’URD de Boni Claverie à Londres.
 
François Guina est vice-président national, chargé des affaires extérieures  du Cojep de Charles Blé Goudé. Selon lui, le cas de la Côte d’ivoire est atypique. « La France a 230 ans d’indépendance. La Côte d’ivoire est un État jeune en construction. Hier les États-Unis avaient mis Obama au pouvoir, aujourd’hui c’est la France qui s’apprête à mettre au pouvoir un jeune de 39 ans. Quand je parle de 230 ans, ca veut aussi dire que la démocratie y est ancrée, l’essentiel aussi au niveau de la gouvernance. Macron peut réunifier et réconcilier les Français. On voit bien que lorsqu’il passe pour le deuxième tour, toutes les voix s’élèvent, de gauche comme de droite pour le soutenir. Ce qui n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire, un jeune État qui aujourd’hui a besoin d’un leader. Et cela peut être une alternance générationnelle comme c’est le cas ici en France, mais il doit être le garant de tous les peuples de Côte d’Ivoire, celui qui peut rassurer et mettre en sécuriser tous les peuples de Côte d’ivoire et outiller un projet pour le bonheur de tous les ivoiriens. Voici les piliers sur lesquels on doit se baser pour faire une comparaison entre un éventuel futur président de la Côte d’ivoire à Macron » dira-t-il et d’ajouter : « Au niveau des personnages cités, je pense qu’il en manque un. Vous devez ajouter le ministre Charles Blé Goudé à la liste. Je suis aussi d’accord que mettre aujourd’hui Macron en face , serrant les mains de Sassou Nguesso, Alassane Ouattara, Obiang N’Guema, dénoterait du ridicule. Je pense qu’à un moment donné, les présidents africains se sentiront dépassés. Donc il faut une alternance générationnelle. Dans ce cas, celui qui prendra les reines doit être le président de tous. Aussi, dans la nouvelle configuration de la Côte d’Ivoire, il faut un président et un vice-président. Donc tenir compte d’un ticket gagnant dans l’approche de votre comparaison. Tu vois qu’à partir de la base constitutionnelle de la Côte d’Ivoire, on s’éloigne de la France. On ressemblerait plutôt aux États-Unis. Sur cette base, on peut envisager le ticket Soro-Blé Goudé, le ticket Thiam-Blé Goudé ».

Pour François Guina, certes Thiam est banquier, mais il reste inconnu des ivoiriens. Ce qui a un avantage mais aussi un inconvénient. « On va être attentif à ce qu’il va proposer parce qu’on ne le connaît pas. Ce handicap peut être compensé par Soro qui connaît les sérails du pouvoir et que les ivoiriens connaissent. Mais  là encore, Soro peut poser problème au sein du ticket. Car il a été passif et muet sur la politique de réconciliation menée par Ouattara. C’est pourquoi il faut un autre ticket avec Charles Blé Goudé qui a été absent depuis 2011 et qui non seulement possède une base et mais reste encore très populaire en Côte d’ivoire »
.
Enfin à peine nous ouvrons ce débat que François Guina voit un lien avec un autre , à savoir la libéralisation de l’espace audiovisuel en Côte d’Ivoire.

« La difficulté de la Côte d’ivoire réside dans le fait que nous avons beaucoup de journalistes qui sont restés à la solde du pouvoir. Les débats ne sont pas ouverts. Et nous au Cojep, dès notre prochain congrès, notre première lutte sera la libéralisation des médias publics. Il ne faut pas attendre à deux semaines des élections pour donner des temps de passage aux candidats. Dès lors que chaque ivoirien qui possède un poste de télévision à domicile paie une redevance télé, toutes les sensibilités politiques doivent s’y exprimer régulièrement.  Et quelle que soit la période. C’est même un droit. C’est un combat de notre génération. Car je ne peux admettre que le citoyen, quelque soit son revenu, paie 2000Fcfa de redevance télé, mais ne voit pas ses sensibilités s’exprimer à la RTI. Enfin, si nous prenons le budget de la RTI avec les contributions des ivoiriens et de l’État , la chaîne serait ou même au mieux au même diapason que BFM ou France 24. Mais j’insiste,  après avoir ouvert le débat sur le profil du futur président ivoirien, il faudra ouvrir cet autre débat sur la libéralisation de l’espace audio visuel et surtout mener une enquête d’opinion sur le fonctionnement et les services de la RTI » a-t-il insisté.

Enfin pour  Sehi Clément,  président de la DPA ,initiateur du concept  ( un neutre au pouvoir) , «  le débat vaut son pesant d’or. Avec ce que nous assistons aujourd’hui en France, après l’Amérique de Obama, les Africains et surtout les Ivoiriens doivent s’adapter à la nouvelle donne politique. Celle du changement ou du renouvellement de la classe dirigeante. Non seulement il est inadmissible de voir se succéder au pouvoir en Afrique des personnes issues du même parti politique ou de la même famille, mais il faut voir qui peut aujourd’hui porter les aspirations de la nouvelle génération. Chaque génération marquant son époque. Pour revenir à votre question, en tant qu’Ivoirien, pour moi,  l’on ne doit pas parler d’un Macron à l’ivoirien si ce n’est en terme d’âge ou du renouveau.  Après ces années de crises et de déchirures du tissu social, les Ivoiriens ont plus besoin d’un neutre au pouvoir et non d’un Macron ivoirien. La France ne sort pas d’une guerre et donc peut continuer à élire n’importe qui, pourvu qu’il rassemble le plus d’espoirs pour le bonheur des Français. C’est la mission que s’est fixé la DPA-CI ( Désir d’avenir et paix en Côte d’Ivoire), est de trouver cet oiseau rare qui incarnera le chef du village Ivoire et qui va réconcilier les Ivoiriens une fois au pouvoir. Et nous pensons que cette personne ne peut pas venir des trois grandes formations politiques que sont le RDR, PDCI et FPI. Pour le reste nous serons bientôt sur le terrain pour engager cet autre débat sur le profil réel du futur président ivoirien ».
 
Réalisé par Philippe Kouhon

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