Le sport (boxe)mondial est en deuil. Le triple champion du monde de boxe Mohammed Ali est décédé à Phoenix (Arizona) vendredi soir à l’âge de 74 ans. “Après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est décédé à l’âge de 74 ans”, a annoncé à NBC son porte-parole, Bob Gunnell.
Sans préciser la date, le porte-parole de l’ex-boxeur informe que les obsèques auront lieu dans sa ville natale de Louisville, dans le Kentucky.
“La famille Ali voudrait remercier tous ceux qui l’ont accompagné par leurs pensées, prières et soutien et demande le respect de son intimité”, a indiqué un communiqué.
Cassius Clay (le nom d’origine de Mohamed Ali) était hospitalisé depuis jeudi pour un problème respiratoire. Son porte-parole avait alors annoncé qu’il “se trouvait dans un bon état de santé” et que “son séjour devrait être de courte durée”. Sa fille, Laila, avait publié une photo de son père embrassant sa petite fille, Sydney, remerciant les fans pour leur soutien.
“Combat du siècle” et rivalité intense avec Frazier
Le 8 mars 1971, Mohamed Ali défie Joe Frazier, passé maître de la catégorie en son absence. Au Madison Square Garden de New York, Frazier l’emporte aux points, dans ce qu’on surnommera “le combat du siècle”. C’est la première défaite de Mohamed Ali chez les pros.
Pour retrouver les sommets, il se lance alors dans une frénésie de combats qui déboucheront notamment sur une mâchoire brisée face à Ken Norton, en 1973. “The greatest” ayant par la suite pris sa revanche sur Norton et retrouvé son meilleur niveau “Ali-Frazier II” peut avoir lieu. Le 28 janvier 2014, Mohamed Ali s’impose à son tour aux points.
La rivalité entre les deux hommes atteint alors des sommets. Ali, adepte, des bons mots et du “trash talking” (langage ordurier, ndlr), n’hésite jamais à égratigner Joe Frazier. Les deux en viennent même aux mains, lors d’une émission de télévision. Un troisième combat tournera à l’avantage d’Ali, en octobre 1975.
“Lutte dans la jungle” à Kinshasa
Ils ne sont pourtant plus les seuls au sommet. George Foreman a battu Joe Frazier début 1973. Ce colosse est le nouveau défi de Mohamed Ali. Flairant le bon filon, le promoteur Don King et le chef de l’Etat zaïrois, Mobutu, organisent un combat à Kinshasa. C’est le fameux “rumble in the jungle” (lutte dans la jungle, ndlr) qui a donné lieu au documentaire When We Were Kings, primé aux Oscars de 1996.
L’événement devient planétaire. Mobutu s’offre un sacré coup de publicité en faisant également venir des artistes comme James Brown, BB King, Manu Dibango, Celia Cruz ou Miriam Makeba, lors d’un festival musical.
Côté ring, inférieur en termes de puissance, Mohamed Ali mise sur la faible endurance de Foreman pour s’imposer. Pendant plusieurs jours, Ali s’entraîne en courant dans les rues de Kinshasa, gagnant un peu plus l’amour des Zaïrois. Ces derniers chantent parfois “Ali boma yé”, “Ali, tue-le”, en lingala.
Le 30 octobre 1974, Mohamed Ali fait le dos rond sur le ring installé au Stade Tata-Raphaël de Kinshasa. Souvent, acculé dans les cordes, il encaisse une pluie de coups et ripostes par des enchaînements qui minent progressivement son adversaire. Il attend patiemment que George Foreman s’essouffle. Celui-ci s’écroule au huitième round. Ali est au sommet.
Aliou BM Diallo avec Rfi