Le lancement de l’événement 2018, année des 15 ans d’activités du quotidien l’Intelligent d’Abidjan a eu lieu le jeudi 8 février 2018 à Abidjan-Cocody. À cette occasion deux panelistes, Geoffroy-Julien Kouao le Juriste-Ecrivain et André Sylver Konan le Journaliste-Ecrivain, ont exposé.
‘’L’Intelligent d’Abidjan et la réconciliation nationale : Partenaires ou adversaires 2003-2018’’ a été le thème développé par Géoffroy-Julien Kouao
Selon lui, l’éducation et la sensibilisation consistent à inviter les lecteurs à faire sienne les notions de paix de pardon, de réconciliation de vivre ensemble en publiant les contributions des intellectuels et les acteurs de la société civile. « Sur ces valeurs, l’Intelligent d’Abidjan a fait œuvre utile. Tout ceci suppose, le respect par le journal de la déontologie, des règles et des instruments juridiques régissant la presse ».
Cependant, il a déploré des titres du journal qui pour lui, ont souvent pris des libertés : . « Le numéro 2812 du mardi 16 février 2013 barre à sa UNE : Municipales et Régionales 2013 : Encore des scènes de violences, Djédjé Mady, pourchassé à Séguéla avec des fusils et des machettes : Le film d’une folle journée. Evidemment ce sont des titres qui ne contribuent pas à la réconciliation nationale ».
Reconnaissant le rôle de partenariat que joue l’Intelligent d’Abidjan dans le processus de réconciliation nationale, le paneliste a néanmoins souligné : « Ce n’est pas à la presse de réconcilier les ivoiriens. Ce travail incombe, avant et avant tout aux hommes politiques ».
André Silver Konan a développé le thème suivant : ‘’Quelle place pour les sujets non politiques dans l’Intelligent d’Abidjan après 15 ans d’existence’’ .
« Au cours de ces cinq dernières années, sur 30 quotidiens ivoiriens, 13 ont été obligés de fermer, tandis que trois sont arrivés sur le marché, de sorte qu’à l’heure où nous célébrons les 15 ans de L’Intelligent d’Abidjan, nous avons exactement 20 quotidiens sur le petit marché de la presse en Côte d’Ivoire. Sur les 13 publications qui ont disparu du paysage médiatique, 8 sont à dominance politique. Les derniers quotidiens, dans l’ordre chronologique de fermeture, étant les trois journaux (la matinale Aujourd’hui et Nord-Sud Quotidien) sont tous à dominance politique », a-t-il constaté.
Selon lui, si certains journaux tirent leur épingle du jeu, dans un environnement férocement concurrentiel, dominé par la réduction du pouvoir d’achat des ménages, tandis que d’autres sont obligés de fermer boutique, c’est bien la preuve que les uns ont su capter l’intérêt du lectorat, et d’autres non.
À cet effet, le paneliste a rendu hommage à Alafé Wakili Directeur Général de l’Intelligent d’Abidjan pour la diversité de sa ‘’UNE’’: « Ceci n’est pas une opinion, c’est un fait et ce n’est pas contesté. Je rends ici hommage à un journaliste, au sens propre du terme, qui a commencé au bas de l’échelle professionnelle, comme stagiaire et qui aujourd’hui, à force de détermination, de courage et surtout de professionnalisme, a su créer en 2003, le premier journal indépendant à capitaux ivoiriens, et qui 15 ans plus tard, en a fait, pas forcément le premier journal de Côte d’Ivoire, mais l’un des plus influents de ce pays. J’ai nommé Assé Alafé, pionnier incontestable de la presse indépendante, dans la Côte d’Ivoire du 3è millénaire ».
Pour lui, la longévité de l’Intelligent d’Abidjan est due à la diversité de son offre éditoriale. Pour finir, il a invité le quotidien, pour ces 15 prochaines années à réussir à faire d’un journal dont l’influence est désormais indéniable, un titre qui offre chaque jour, une plus-value à ses lecteurs, en termes d’informations politiques, sociales et économiques, sportives et culturelles, exclusives.
Roxane Ouattara
