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Usa : les questions explosives des ivoiriens et la proposition de médiation d’un malien devant KKB à Washington

Usa : les questions explosives des ivoiriens et la proposition de médiation d’un malien devant KKB à Washington
Publié le
Par
Olivier Dion
Lecture 23 minutes

Des ivoiriens et ivoiriennes de Washington, Maryland et Virginie ont posé au ministre Kouadío Konan Bertin, dit kkb, des questions fracassantes et des réactions explosives. Sans oublier la proposition de médiation d’un malien.

Les ivoiriens de la diaspora, comme sans doute ceux qui sont au pays, n’ont pas la langue dans la poche. Ainsi sans langue de bois ils ont parlé devant le ministre Kouadio Konan Bertin. Avant de lire les réponses de la même teneur du ministre de la réconciliation et de la cohésion nationale, ainsi que sa réaction à la proposition de médiation d’un malien dans l’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako, ci dessous les questions fracassantes et les réactions explosives des ivoiriens de la diaspora résident aux États Unis, notamment la DMV (District of Columbia, Maryland et Virginie), lors de la rencontre du samedi 1er octobre 2022, à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Washington. À lire également la réaction du président de l’union fraternelle des ivoiriens résidant aux États Unis.

Laurent Mabehi : «Nous, les défenseurs des
Droits de l’homme, depuis l’arrestation de Pulchérie Gbalet, sommes sortis de la réconciliation »

Je suis Laurent Mabehi. Le Docteur Boga m’a appelé personnellement pour m’informer que le ministre arrive aux États-Unis. Il m’a dit de venir le représenter. Je suis son premier vice-président au niveau de la Fidhop. Au niveau local en Côte d’ivoire, on a été investi en juillet dernier à Divo. Alors, j’ai deux petites questions à vous poser. D’abord, je vous félicite pour votre nomination en tant que ministre chargé de la réconciliation nationale . La première question est : Est que vous et le gouvernement avez le même agenda ? Je justifie ma question. Pendant que vous parcourez le monde pour parler aux Ivoiriens, pour chercher à nous mettre ensemble, le gouvernement fait des arrestations au pays. Le dernier cas , c’est l’arrestation de Pulchérie Gbalet.

la rencontre entre KKB et les ivoiriens des États-Unis. © DR

La deuxième question, c’est toujours afférent au même cas. Depuis l’arrestation de Pulchérie Gbalet, tous ceux qui se réclament en elle, notamment de la société civile sont sortis de la réconciliation. Je vous le dis en toute vérité. Nous, les défenseurs des Droits de l’homme, depuis l’arrestation de Pulchérie Gbalet, sommes sortis de la réconciliation. Alors la deuxième question : Quelle est votre stratégie pour ramener tout ce monde à adhérer à la réconciliation nationale ?

Dr Touré : « La Côte d’Ivoire a échoué….le président a certes une bonne vision »

Je suis Dr. Touré professeur à l’université et aussi administrateur des finances publiques dans le gouvernement américain. Avant mon poste actuel, je
travaillais dans le Bureau Obama. Cela pour dire que le Pdci n’est pas vide. Le Pdci a d’autres ressources pour mener à bien non seulement notre mission interne ,mais aussi pour conduire la Côte d’Ivoire vers un lendemain meilleur. Il y a des choses que vous
avez dites sur lesquelles, je souhaiterais revenir notamment le fait que la Côte d’Ivoire amorce un développement. Je voudrais vous signifier que la Côte d’Ivoire a échoué…. Je ne sais pas si vous le savez. Nous avons aujourd’hui des personnes dans le
gouvernement, qui n’ont pas assez le niveau pour lui permettre d’avancer. Il règne le clientélisme et le rattrapage ethnique. Le président a certes une bonne vision. La vision de faire de la Côte d’ivoire, un pays émergent. Je ne sais pas s’il y a eu un manque de calibrage dans la proclamation qui lui permet d’atteindre ses objectifs. Nous ne pouvons avancer vers le développement que lorsque nous aurons atteint d’abord l’émergence. Donc, retourner dire au président qu’il y a un travail à faire à ce niveau. Et faire en sorte que la Côte d’Ivoire puisse atteindre l’émergence.

La deuxième question, le président, dernièrement était en Italie avec une forte délégation y compris des gens qui n’avaient rien à y faire donc au frais de l’État. Dernièrement, Adama Bictogo était à Paris avec une forte délégation. Je souhaiterais savoir combien a coûté votre mission et faire un rapport entre le bénéfice que vous projetez et comptez à travers votre mission et le coût qui a été émis par le gouvernement. Je voulais savoir si toutes les personnes dans votre délégation ont une mission à jouer parce qu’ici aux États-Unis (…) Vous ne pouvez pas aller en mission si vous n’avez pas quelque chose à faire, une production, des résultats ou de performance.

Rencontre entre KKB et les ivoiriens des États-Unis © DR

La dernière préoccupation, c’est dire que dans le programme du gouvernement, il n’y a pas d’élément de réconciliation. Et la réconciliation en tant que
telle est un élément transitoire. La destination étant la paix, je pense que le président aurait dû vous nommer ministre de la paix. Et pour atteindre la paix, il faut évidemment faire la réconciliation. Il faudra lui dire à travers votre personne selon la littérature…que pour que nous puissions véritablement avancer vers la paix, il nous faut une notion essentielle en littérature pratique qui est la notion du développement politique . Il faut que nous travaillions à la constitution de l’architecture du développement politique et propulser les ressources qui scintillent pour permettre d’atteindre ses objectifs. Sinon nous allons tourner en rond parce que le problème fondamental en Côte d’Ivoire, est la politique. Parce qu’il ne s’agit pas de s’orienter vers le développement économique et social, mais il faut à un moment concevoir les fondements d’un développement solide et une institutionnalisation pour permettre à ces institutions de produire des valeurs publiques de nos populations

Thomas Tierou secrétaire national du Fpi en charge des États-Unis, préoccupé par le bilan

Je suis Thomas Tierou, secrétaire national du Fpi en charge des États-Unis, du Canada et du Mexique. Monsieur le ministre, vous aviez parcouru une longue distance pour être ici aux États-Unis pour nous trouver au pays de l’oncle Sam chez nous par ricochet chez vous. J’ai une petite question à deux volets. On sait que le chemin de la réconciliation passe par la mise
en œuvre des recommandations du dialogue politique. Est-ce que le ministre peut nous faire un point détaillé d’abord des conclusions du dialogue politique ? Et ensuite, où en sommes-nous dans leur mise en pratique ?

Mah Diakité : «J’ai eu des problèmes pour avoir mon
passeport ivoirien Il faut qu’on nous respecte »

Je suis Mah Diakité, je suis née en Haute Volta, j’ai des frères qui sont nés au Mali, au Sénégal. J’ai eu des problèmes pour avoir mon passeport ivoirien, ici à l’ambassade. Ça a pris 6 mois. On m’a demandé de faire venir mon père, mais il est décédé. Mon père a bâti la Côte d’Ivoire, mes parents ont travaillé pour la Côte d’Ivoire. C’est frustrant pour nous autres, qui sommes à l’ extérieur, parce que quand on a des problèmes administratifs, on en voit de toutes les couleurs. Ce n’est pas normal, il faut que cela change.

Vous avez parlé de fréquenter l’ambassade. Quand on vient à l’ambassade, il faut qu’on nous respecte, il faut qu’on respecte la diaspora. On ne vient pas pour quémander, parce que quand on rentre ici, c’est comme si on rentre chez eux. Ce n’est pas leur maison, c’est la maison des Ivoiriens…

le ministre KKB lors de la rencontre avec les ivoiriens des États-Unis © DR

J’ai connu l’ambassade aux temps de N’Guetta. C’était notre lieu de rendez-vous, mais, il y a eu des changements. Les diplomates viennent et partent,
mais la diaspora reste 40 ans, 50 ans. Il faut que le gouvernement regarde cet aspect pour qu’on soit à l’aise parce que ce sont nos parents, ce sont nos frères et sœurs. Quand nous venons, ce n’est pas pour les embêter.

Mme Coulibaly : « Nous avons été lapidés, mais nous avons tenu »

Bonsoir à toute la communauté, bonsoir à M KKB. Je suis Mme Coulibaly fondatrice de l’ONG ‘’La main tendue’’. Je n’ai pas de question. Mais je voudrais féliciter M. le Ministre pour sa démarche. Je le dis, parce qu’en son temps quand SEM Daouda Diabaté était là, il a délégué un certain nombre d’Ivoiriens pour mener des réflexions sur la Réconciliation. Comment les Ivoiriens de la diaspora pouvaient-ils se réconcilier ? Nous avons fait un rapport. Nous sommes passés partout. On a rencontré les religieux, le corps social. Nous avons été lapidés, mais nous avons tenu. C’était notre fierté. Le rapport a été remis à son excellence M. Daouda, qui pour la première fois quand le président Alassane est venu en ce lieu, lui a remis le rapport. Mais on ne nous a jamais rien dit. Pas parce qu’on cherchait des éloges, mais seulement parce qu’on nous mentionne parce qu’on a fait les mêmes démarches. Alors, ici, chaque année, nous faisons un festival qui regroupe tous les Ivoiriens quel que soit le bord politique. J’ai tout fait pour aller à Abidjan, je suis allée vous voir et j’ai remis le rapport à Mme Sylvie Fofana. Je suis vraiment fière de ce que vous avez fait. Faites l’effort pour que ceux qui sont ici entrent en Côte d’Ivoire.

Martial : « Si nous sommes là aujourd’hui, c’est qu’il y a encore problème »

Je suis Martial, consultant affaires consulaires au département de la culture aux États-Unis. Je voudrais d’abord remercier M. l’ambassade Touré pour
l’initiative; remercier l’aîné, le ministre KKB pour votre présence. Avant de poser ma question, je voudrais parler aux Ivoiriens. Quels que soient nos clivages ethniques, politiques, notre parti politique le plus important, c’est le patriotisme. Une des choses
que j’ai apprises dans ce pays, c’est le sens patriotique. Comment ce pays a été bâti avec patriotisme. Ce résultat se répercute de génération en génération. Et j’invite tous les Ivoiriens à mettre balle à terre afin d’aller au-delà de nos différences pour construire ce beau pays. M. le Ministre, je sais que la Réconciliation est un grand défi à relever et cela ne date pas d’aujourd’hui. Jusqu’à aujourd’hui, si je pouvais vous demander le bilan ou comment allons-nous arriver pour avoir la vraie réconciliation vraie des Ivoiriens ? Si nous sommes là aujourd’hui, c’est qu’il y a encore problème.

Raphaël Lakpé, président d’une association au département de la sécurité territoriale : « Il y a des gens qui sont encore en prison depuis la guerre de 2011 »

M. le Ministre, je voudrais vous féliciter pour cette noble mission. Nous savons que la réconciliation est difficile. Mais dans des palabres, le plus fort demande pardon au plus faible pour avancer. Parfois, nous regardons les choses et on se dit que c’est dur, mais comme vous voulez être ensemble, il faut pouvoir regarder les choses et dire qui peut avoir raison mais nous allons laisser passer les choses. Sinon, il ne peut pas y avoir de réconciliation. Beaucoup de choses se sont passées. Il y a des gens qui sont encore en prison depuis la guerre de 2011. Est-ce qu’il y a une possibilité de regarder les choses et dire que dans l’esprit de la Réconciliation,
on donne la liberté aux Ivoiriens en prison pour que leurs frères et sœurs qui sont à l’étranger s’engagent dans ce processus ?

Martin Koré (représentant adjoint du PPA CI de la Virginie) : « Il y a des personnes qui continuent de pleurer toujours »

Je suis venu à la demande de Dr Kragbé . Je voudrais vous inviter à revoir le cas des personnes en prison depuis 2012. Beaucoup d’Ivoiriens rentrent parce
que les choses s’améliorent. Mais faites un effort à ce niveau. Parce qu’il y a des personnes qui continuent de pleurer toujours. Je vous transmets les salutations du Dr Kragbé représentant officiel du PPACI aux États-Unis et en Amérique Latine qui vous remercie pour l’initiative.

Demba Soualio, malien : « Les Ivoiriens et les Maliens forment une famille »

(….) Je suis très content d’ être là. C’est ma première fois. Je suis venu au nom de tous les Maliens de Washington. Les Ivoiriens et les Maliens forment une famille. Nous faisons tout ensemble. Pendant le mois de carême, il n’y a pas de différence entre Malien et Ivoirien. SEM, tout ce que je peux dire aux Ivoiriens, c’est de mettre dans leur esprit que le Mali et la Côte d’Ivoire c’est la même famille. (Parlant des 46 militaires en prison au Mali) . Si on me le permet, je prendrais quelques personnes, des Ivoiriens et des Maliens pour nous rendre au Mali au nom de la diaspora ivoirienne et malienne . La diaspora est écoutée. La diaspora peut régler ce problème.
Je compte sur vous. Il ne doit pas y avoir de problème entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

Désiré N’Guessan, directeur du projet informatique pour….

Quand je vois le ministre parler, il me rappelle une personne : le président Houphouët-Boigny. Tout le monde se réclame du président Houphouët-Boigny.
En Côte d’Ivoire, il aimait la paix et il pratiquait la paix. Est-ce que vous pensez que la Côte d’Ivoire redeviendra comme par le passé ? Si oui, dans combien de temps ?

Armand Christian…., consultant

Je voudrais intervenir sur les aspects techniques de notre ministère. Je suis allé à plusieurs reprises sur votre site, je n’ai pas vu le programme détaillé de votre ministère (…) Je vous propose de faire la promotion d’une culture et d’une atmosphère de paix et de cohésion pleine. Pour cela, il faut qu’il y ait des instruments de mesure.

Ernest SG COJEP États-Unis Canada : « Nous n’avons pas eu la chance d’être de votre génération »

Monsieur le ministre, il faut dire que nous n’avons pas eu la chance d’être de votre génération. En même temps, nous avons collaboré à l’université avec certains de vos collaborateurs. Nous sommes heureux aujourd’hui de les voir dans votre cabinet. Le fond de ma question a déjà trouvé réponse, mais permettez moi toutefois de dire quelque chose. Vous avez parlé, dans votre allocution, d’avancées majeures dans le pays. C’est à dire, les investissements. Je suis un chômeur (….). Nous avons déjà passé l’âge de 40 ans. Nous ne pouvons plus prétendre aux concours (de la fonction publique. Ndlr), si on repart au pays. Je reviens d’Abidjan il y a juste un mois. Je voulais y investir, parce que nous n’avons rien ici. Nous ne travaillons pas. Donc, nous voulons investir au pays, le peu que nous gagnons. Mais les conditions d’investissement sont intenables. On ne peut pas faire un petit business. Monsieur le ministre, si vous pouviez voir ce cas là, ce serait très bien.

Rencontre entre KKB et les ivoiriens des États-Unis © DR

Ma seconde préoccupation est à l’endroit de Monsieur l’ambassadeur, Monsieur Touré. Son Excellence, nous étions en droit de voter lors des élections dernières (élections présidentielles 2020. Ndlr). Nous nous sommes fait recenser en bonne et due forme. Mais, une fois ici (dans les locaux de l’ambassade. Ndlr) nous n’avons plus retrouvé nos noms sur la liste. Nous savons qu’à l’époque, vous n’étiez pas aux affaires. Mais pour les prochaines élections, nous vous demandons pardon, si nous ne sommes pas au pays, nous voulons participer au vote. Si nous avions voté, peut-être que Monsieur le ministre (Kouadio Konan Bédié. Ndlr) serait aujourd’hui Président de la République.

Pekpa (…) Eugène, Secrétaire en charge de l’image du parti COJEP, Session (…) : « Si vous pouviez faire part de ce problème au Président de la République, cela nous ferait du bien »

Ma question est la suivante. C’est vrai qu’on parle de réconciliation, mais il y a un point clé qui inquiète tout le monde, il s’agit de la question des prisonniers.
J’ai eu la chance de faire l’université de Bouaké. Donc, tous mes amis viennent du Nord. Ce sont des Korhogolais, de Odienneka, Quand je faisais ma 6e, j’étais chez un dioula : Monsieur Coulibaly. J’y suis resté pendant 4 ans. Ses enfants sont comme mes frères
et nous sommes toujours ensemble. Mais avec la crise que nous avons vécue, nous ne pouvons plus être comme par le passé. Quand on parle de réconciliation à quelqu’un aujourd’hui, il te fait savoir qu’il a son frère en prison. Et qu’il peut parler de réconciliation, alors que son parent est en prison. Ce problème tient tout le monde à cœur. Si vous pouviez faire part de ce problème au Président de la République, cela nous
ferait du bien. Quand le Président Laurent Gbagbo a accédé au pouvoir en 2000, il a organisé en 2001 ce qu’on appelle le Forum national de la réconciliation où chacun s’est exprimé et où chacun a su le problème qu’il y avait en Côte d’Ivoire, même si cela ne nous a pas évité la guerre. Est-ce qu’il ne serait pas nécessaire pour le gouvernement actuellement en place, d’organiser un forum de réconciliation pour que chacun puisse s’exprimer ? C’est ma préoccupation.

Madame Diomandé : « Je veux aussi envoyer un message à notre président »

Je n’ai pas de questions. Je voudrais juste féliciter Monsieur le ministre et rassurer les uns et les autres. Je l’avais rencontré ici entre 2011 et 2012, avec le président Keita Ibrahim. Et depuis lors, monsieur KKB qui avait déjà suggéré entre nous jeunes, que tout le monde rentre au pays, y compris le président Laurent Gbagbo. C’était ça sa préoccupation. Cela montre que, lorsqu’il le disait, il nous parlait avec sincérité, il disait vrai. En bon visionnaire, le Président Alassane Ouattara ne pouvait que le nommer à ce poste qui lui revient de droit. Monsieur KKB est au poste où il doit être. Monsieur le ministre, je veux aussi envoyer un message à notre président, par votre biais. Même si nous avons certains compatriotes, nos 46 vaillants soldats dans un pays voisin, je veux lui dire que la plupart d’entre nous sommes fiers de lui. Fiers de la gestion de cette crise qui pouvait être chaotique et dangereuse pour notre population. Mais le Président Alassane Ouattara s’est mis au-dessus de la mêlée. En bon Houphouëtiste, il est en train d’épuiser toutes les voies du dialogue. Nous en sommes fiers. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire, qu’il bénisse nos États voisins et que la stabilité puisse régner dans la sous-région, au nom du bon voisinage.

Ibrahim Karamoko, délégation de Philadelphie

Je voulais poser une question sur la situation de nos frères au Mali. J’ai lu avec beaucoup d’attention les communiqués du Conseil national de sécurité. Dans cette situation, ils étaient 50 militaires à aller au Mali. On a eu 49 militaires arrêtés. Quelle est la situation du 50e militaire ? Que nous reproche-t-on concrètement et que faisons-nous pour ne plus que cette situation se reproduise ?

Diaby : « N’ayez pas peur de ce que les gens vont vous dire. Vous n’allez jamais mourir des injures »

Comme c’est une occasion de réconciliation, nous voudrions prendre le temps pour expliquer certaines choses. Je vais donner un exemple. Ici, en 2011, quand il y a eu la guerre, il y a eu la même guerre ici. Il y a eu deux groupes qui se sont présentés. Deux candidats, comme il y en a eu en Côte d’Ivoire. L’ambassadeur Daouda Diabaté nous a confié la charge de réunir les ivoiriens. Si vous voyez aujourd’hui des gens ici, c’est grâce au travail que nous avons fait. Sinon, comme les autres disent, ici, il y avait les rebelles et des non rebelles. Nous avons pris sur nous la responsabilité de former un comité de médiation composé de pasteurs, imams et autres que nous avons mis en ensemble. Quand nous avons fini, voilà l’un des présidents qui était là ( …… Ndlr). Il a été difficile. Nous partions de partout, humiliés. Ce que vous faites là, nous vous félicitons. Quand un homme à quelque chose à faire, il va au bout.
Allez jusqu’au bout. Nous sommes arrivés au bout. Quand nous avons fini avec le comité de médiation, nous avons créé le comité de réconciliation qui a tablé sur les règlements intérieurs. Et nous avons organisé les élections. Voilà aujourd’hui ce que cela
a donné. Quand nous avons fini cela , nous avons transformé cette organisation en une ONG. Ce que vous faites là, c’est cela qu’il faut faire. C’est parce que nous avons fait ça ici qu’aujourd’hui , vous avez eu cette salle et les gens sont venus. Nous sommes des ivoiriens. Nous devons travailler pour notre pays, quel que soit notre bord politique. Je voudrais vraiment vous dire merci, parce que je vois en vous un syndicaliste, quelqu’un qui sait ce qu’il veut. Vous allez y arriver. N’ayez pas peur de ce que les gens vont vous dire. Vous n’allez jamais mourir des injures. Seul votre combat va vous donner la victoire.

Avant les questions, le mot d’ouverture du président de l’Union fraternelle des Ivoiriens

Monsieur, le ministre,

Fraternelle et chaleureuse bienvenue aux États-Unis d’Amérique et particulièrement à Washington DC où se tient la présente rencontre.

Je voudrais également adresser mes très vifs et chaleureux remerciements à tous nos frères et sœurs de la diaspora qui ont bien voulu répondre à notre invitation à rencontrer le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, monsieur Kouadio Konan Bertin que nous appelons tous avec un parfum d’affection et d’amitié fraternelle KKB.

Chers frères et sœurs de la diaspora, vous avez fait fi de vos nombreuses contraintes professionnelles et familiales.

Rencontre entre KKB et les ivoiriens des États-Unis © DR

Vous avez bravé cette pluie glaciale pour répondre à notre invitation afin de venir écouter et échanger avec un ministre de la République certes, mais surtout avec
un jeune. Un jeune ministre qui comprend les jeunes qui sait parler aux jeunes, qui utilise aussi le langage des jeunes pour se faire comprendre.

Chers frères et sœurs, nous avons aujourd’hui l’occasion d’écouter le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, notre frère qui, depuis quelques mois, a entrepris d’aller vers les Ivoiriens de la diaspora, toutes les obédiences politiques, toutes les couches sociales dans leur riche diversité. je voudrais à titre personnel et en votre nom à tous, saluer cette excellente initiative qui permet de cultiver,
d’entretenir une vertu qui nous est tous chère, celle du dialogue fraternel, du dialogue qui apaise et le dialogue qui construit.

Je voudrais donc vous inviter chers frères et sœurs, lorsqu’il vous sera donné l’opportunité de vous exprimer, à faire preuve du plus grand respect et de la plus grande courtoisie à l’égard de notre illustre hôte et sa délégation et de tous les Ivoiriens ici, présents.

Monsieur le ministre, chaque fois que j’ai eu l’opportunité d’échanger avec vous en privé, je me confesse, j ‘en suis ressorti érigé. Je reste donc convaincu et je prie surtout le Seigneur Tout-Puissant qui nous a permis de nous réunir ici, cet après-midi, de vous inspirer, de nous inspirer afin que nous ressortions davantage unis de cette rencontre fraternelle pour l’amour et la gloire de notre chère patrie la Côte
d’Ivoire.

Monsieur le ministre, je voudrais partager une conviction personnelle que j’ai exprimée tout à l’heure à certains de nos frères, je reste convaincu que les absents auront tort. Nous vous avons côtoyé, je suis un converti, je suis convaincu que ceux qui n’ont pas pu pour des raisons personnelles ou pour autres choses prendre part à cette rencontre, en auront les échos favorables et regretteront de ne pas être là. Dieu bénisse la Côte d’Ivoire, je vous remercie.

Rencontre entre KKB et les ivoiriens des États-Unis © DR

Excellence Monsieur Ibrahima Touré ambassadeur plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près des États-Unis d’Amérique, Monsieur le premier conseiller,

Mesdames et messieurs et de la délégation du ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale,

Monsieur Stéphane Goré, vice-président de l’Union fraternelle des Ivoiriens,

Monsieur Gustave Biaka, président du conseil d’administration,

Chers compatriotes,

C ‘est avec beaucoup de plaisir que je prends la parole, ce soir, en ma qualité de président de l’Union fraternelle des Ivoiriens pour souhaiter au nom de son Excellence
l’ambassadeur, au nom de toute la communauté ivoirienne le chaleureux Akwaba à notre illustre invité.

[ Réconciliation vient du latin ” reconciliare” ]

Dans la préparation de cette rencontre, je suis allé revisiter le mot réconciliation.

Réconciliation vient du latin ” reconciliare” Ça devient plus intéressant qu’il y a un comédien, un acteur franco-algérien du nom de Guy de Benos qui dit que le plaisir
de la dispute réside dans la réconciliation.

À Abidjan, on aurait dit quand on finit de se battre, on devient camarade, encore.

Et donc, cela est d’autant important que chacun de nous, c’est ce que nous avons un peu traversé. Et nous, à Washington lorsqu’en 2018, nous faisons la campagne pour être à la tête de cette communauté, notre slogan, c’était de bâtir une communauté de destin. La communauté de destin, c’est lorsque des individus arrivent à se surpasser, à se surdouer et faire en sorte que les problèmes des uns deviennent les problèmes des autres et qu’ensemble, on arrive à avoir un destin commun . Et cela est d’autant que plus important que nous avons fait passer ce message à nos populations. Et aujourd’hui que nous recevons le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, je pense
que ce que nous avons déjà commencé ici en 2018 sera d’autant plus important que nous avons un ministre qui va permettre de nous donner des directives et nous aider à aller auprès de nos populations, une fois de plus, à faire de ce que notre président Alassane
Ouattara qui tient à cette réconciliation que nous soyons aux États-Unis des ambassadeurs de cette réconciliation. Je voudrais pour terminer remercier le ministre pour sa présence, remercier aussi notre ambassadeur qui, il faut le dire et tout le monde ici
peut témoigner, de ce que l’ambassadeur a entrepris depuis qu’il est avec nous ce que j’appelle la diplomatie de proximité. C’est-à-dire de mémoire d’Ivoirien jamais, je n’ai vu cette chancellerie ouverte à tous les Ivoiriens pour cela, on voudrait lui dire merci. Merci à tout le monde, je voudrais vous dire, c’est un plaisir de revoir la plupart d’entre vous et donc que ces échanges soient vraiment fructueux.

Une transcription de Olivier Dion, Jean Hubert Koffo, Ange Kouadio, Adama Traoré, Ly Abdoul, Moustapha Ismaila et Cécile Mobio

À lire prochainement : USA : les réponses de Kkb aux questions fracassantes et aux réactions explosives des ivoiriens et ivoiriennes de Washington, Maryland et Virginie , sans oublier la proposition de médiation d’un malien à propos des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako.

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