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Côte d’Ivoire : restitution des corps de la crise post-électorale, la Lidho, la Covici et le Midh saluent un acte important.

Côte d’Ivoire : restitution des corps de la crise post-électorale, la Lidho, la Covici et le Midh saluent un acte important.
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La Rédaction
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En Côte d’Ivoire, la Lidho, la Covici et le Midh saluent un acte important, pour la restitution des corps de la crise post-électorale.

Dans un communiqué transmis à afrikipresse.fr, la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme  (LIDHO), la Confédération des organisations des Victimes des Crises Ivoiriennes (COVICI) et le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) se félicitent de la restitution des corps de la crise post-électorale et appellent le gouvernement de Côte d’Ivoire d’établir un plan clair et concerté pour la poursuite des restitutions de corps et les différentes opérations d’exhumation et d’identification. Ci-dessous l’intégralité du communiqué.

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Côte d’Ivoire – Restitution des corps dans la région du Cavally : un acte important, qui ne doit pas faire oublier l’immensité des attentes des victimes de la crise post-électorale.

Abidjan, le 8 mars 2023 – Après de longues années d’attente, plusieurs dizaines de corps exhumés à l’issue de la crise post-électorale doivent être remis aujourd’hui aux familles des victimes, à Guiglo, Blolequin et Toulepleu, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Si nos organisations se félicitent de cette avancée pour les familles et les communautés concernées, elles s’interrogent sur la méthode et appellent les autorités à tenir leurs engagements en faveur des victimes des crimes les plus graves. 

La remise des corps de victimes de la crise de 2010-2011 à leur famille est une avancée importante, qu’il faut saluer après des années de crispation et d’incompréhension à ce sujet, au sein des familles et communautés touchées. Cela doit permettre aux familles de faire enfin leur deuil et d’inhumer dignement leur proche. Ces actions font manifestement suite à l’engagement pris par le Premier Ministre, M. Patrick Achi, le 15 novembre dernier lors de la journée de la Paix tenue à Duékoué, de restituer l’ensemble des corps encore à la morgue avant le 31 janvier 2022. 

Si nos organisations se félicitent de cette action attendue de longue date, elles regrettent toutefois le peu de concertation et de préparation auprès des différents acteurs impliqués sur le terrain, à commencer par les familles elles-mêmes. Un geste aussi symbolique, 12 ans après la crise, aurait certainement mérité un travail de sensibilisation plus important pour permettre d’en garantir la portée et la bonne réception au sein des familles concernées et de veiller à ce que toutes les personnes touchées puissent effectivement participer aux cérémonies.

À cette occasion, nos organisations demandent au gouvernement de Côte d’Ivoire d’établir un plan clair et concerté pour la poursuite des restitutions de corps et les différentes opérations d’exhumation et d’identification. En effet, un nombre limité de corps seront remis à leur familles aujourd’hui. Beaucoup de corps exhumés n’ont pas encore été identifiés et seul un travail rigoureux de recherche pourrait permettre d’identifier les familles des dépouilles toujours anonymes. De plus, les corps de plusieurs fosses communes connues de tous n’ont toujours pas fait l’objet d’exhumation. C’est en particulier le cas à Duékoué, où les fosses communes situées à l’entrée de la ville abriteraient, selon les différents bilans disponibles, plusieurs centaines de corps. Ces exhumations doivent être conduites dans les meilleures conditions, en étroite concertation avec les communautés concernées.

Le 8 février 2023, à l’occasion de la remise du Prix Félix Houphouët Boigny pour la paix à Mme Angela Merkel, le Président de la République, M. Alassane Ouattara rappelait à juste titre que «  la promotion de la paix va de pair avec la justice  ». La restitution des corps ne doit pas faire oublier qu’aucune des victimes de Guiglo, Blolequin ou Toulepleu, n’a obtenu justice pour les crimes subis pendant la crise, à la suite de l’amnistie présidentielle accordée le 6 août 2018, qui a eu pour effet d’annuler tous les efforts de justice entrepris jusque-là. Un recours pour l’annulation de cette amnistie contraire aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire demeure toutefois pendant devant le Conseil d’État.

Au-delà de la justice, les victimes ont également droit à des réparations. Nos organisations appellent ainsi le gouvernement à reprendre et intensifier le processus de réparations à destination des victimes des crimes les plus graves et à rendre compte de manière transparente du travail d’indemnisation engagé depuis 2015, successivement par la Commission nationale d’indemnisation des victimes (CONARIV), le Programme national de cohésion sociale (PNCS) et les différents ministères concernés.

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