Le Commerce Maritime correspond à l’ensemble des flux de marchandises (biens) entre des espaces économiques, empruntant la voie maritime et pris en charge par les Ports du monde entier.
Cette semaine du lundi 19 décembre 2022, notre expert en transport maritime international Sékou CAMARA nous instruit sur cette activité fructueuse et importante, qu’est le commerce maritime. Il représente selon lui environ 80% en volume et plus de 70% en valeur du Commerce Mondial.
Selon le rapport 2022 de l’étude sur les transports maritimes du CNUCED, le commerce maritime s’est redressé en 2021, mais a fait face en 2022, à un environnement opérationnel empreint de risque et d’incertitude.
Après s’être contracté de 3,8 % en 2020 (dû au COVID), le commerce maritime international a rebondi en 2021 avec un taux de croissance estimé à 3,2 % et un volume total de marchandises de 11 milliards de tonnes.
Le commerce maritime pourrait atteindre les 1,9% en 2023 ( taux de croissance) : les raisons d’une décélération
La dernière révolution en matière de transport maritime, la conteneurisation a été le segment du commerce maritime, à l’essor le plus rapide, mais son taux de croissance ne devrait atteindre que 1,2 % en 2022, avant de progresser légèrement en 2023 pour s’établir à 1,9 %. Cette décélération prévue est la conséquence non seulement des mesures de confinement liées à la pandémie, mais aussi d’une conjoncture macroéconomique très défavorable et du ralentissement de l’économie chinoise. En outre, les consommateurs dépensent moins du fait de la montée de l’inflation et du coût de la vie, et la part des biens dans leurs dépenses diminue au profit de celle des services.
Pour 2022, l’environnement opérationnel a été complexe. Partout dans le monde, l’inflation et le coût de la vie a augmenté. En Chine, premier pays exportateur, la politique « zéro COVID » a entraîné la fermeture d’usines et perturbé l’activité manufacturière, le secteur de la logistique et les chaînes d’approvisionnement. En Ukraine, important exportateur de denrées alimentaires, les ports de la mer noire ont été fermés pendant un temps à la suite du déclenchement de la guerre.
Aussi, des mouvements revendicatifs et des grèves de travailleurs dans certains ports internationaux, notamment en Afrique du Sud, en Allemagne, en République de Corée et au Royaume-Uni, ont pesé également sur le transport maritime.
Parallèlement, plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des inondations, des ouragans et des vagues de chaleur en Australie, au Brésil, au Pakistan, en Afrique de l’Est, en Europe et aux États-Unis, ont entravé les activités de transport et de logistique maritimes.
Tous ces problèmes n’ont fait qu’aggraver, partout dans le monde, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, du secteur de la logistique et, par ricochet, du commerce maritime.
Dans une certaine mesure, le trafic maritime, mesuré en tonnes-milles, se maintient grâce à l’effet de substitution des marchés et fournisseurs par d’autres. Pour exemple, la Fédération de Russie, qui fait l’objet de restriction économiques et d’autres mesures de restriction, cherche de nouveaux marchés, tandis que les importateurs européens envisagent de se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement.
La CNUCED prévoit que le commerce maritime connaîtra une croissance plus modérée de 1,4 % en 2022, puis de 2,1 % par an en moyenne sur la période 2023-2027, contre une moyenne de 3,3 % sur les trente dernières années.
Philippe Kouhon
