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Interview-Young Ced, artiste : «Moi féministe ?»

Interview-Young Ced, artiste : «Moi féministe ?»
Publié le
Par
Mamadou Ouattara
Lecture 6 minutes

Young Ced répond à ceux qui  considèrent qu’il est féministe.

Young Ced (Koala Wendkuuni Cédric Aboubakar Arnaud) est un artiste burkinabè qui fait de la musique urbaine surtout du Rap. Lors de son séjour à Abidjan en Côte d’Ivoire en mars 2023 , il nous a accordé une interview pour parler de sa carrière et de ce qu’il est venu faire sur les bords de la lagune Ébrié.

Que  nous vaut votre présence ici, en Côte d’Ivoire?

Je  suis en Côte d’Ivoire pour plusieurs projets et  des collaborations.  Il y en a  déjà bouclé avec le groupe qui a chanté  ” Maïmouna”.  On  a 3xdavev, Tchekabo et Milano.  On  a fait un projet à cinq et on a déjà fini le clip et tout, c’est déjà près . Aussi  je viens de finir une collaboration avec Siriki Diabaté et il me reste deux collaborations à terminer.

Qu’est-ce que ces   différents featurings  vous apportent?

Le featuring m’apporte déjà le public de ces artistes là en retour et je peux dire une visibilité quelconque  dans leur pays ici en Côte d’Ivoire.

On  vous définit comme celui qui en train de révolutionner le rock au Burkina Faso, quelle est la plus-value que vous avez apportée  à ses flow?

Je dirai déjà qu’on a eu à faire par mal  de scènes comparées à plusieurs jeunes artistes de mon âge, de ma génération. On  a eu à toucher par mal d’ artistes internationaux  pour des collaborations qu’on pensait impossible d’ailleurs tel  que Bisa Kdei au Ghana avec qui j’ai eu à faire deux projets qui sont bientôt prêts  pour des sortir.

Quels sont les thèmes que vous évoqués dans vos différentes chansons?

Dans mes différentes chansons, j’évoque presque tous les thèmes, on a les thèmes comme maman ou je magnifie les mamans, je magnifie ma maman. Il  y a les thèmes à travers  lesquels je parle beaucoup d’amour dans plusieurs sens la déception, le vrai amour et tout. Il  y a des thèmes d’enjaillement comme on dit ici en Côte d’Ivoire, l’amusement allumé, le boss n’est pas méchant.

Est-ce qu’on ne peut pas dire que Young Ced est un féministe?

C’est possible, on peut le dire parce que j’ai plus de sons love que d’autres thèmes au fait.  J’aime beaucoup chanter pour la femme.

Comment  est l’environnement de rap au Burkina Faso?

L’environnement du Rap au Burkina Faso ça change d’année en année, de génération en génération. On peut dire qu’entre 2020 et  2022 on avait beaucoup évolué.  Il y avait une progression. Après avec la situation sécuritaire dans mon pays, les choses ont beaucoup ralenti. Vous savez quand il n’ y a de sécurité, on n’a pas trop la tête à faire la fête  même si ya plein d’artistes  talentueux.  On a beaucoup d’artistes   qui ont  sorti des albums entre 2020et 2022 et  qui sont sortis carrément  du pays pour des prestations et pour les concerts.

On dit que c’est vous qui êtes l’étoile montante du Rap au Burkina Faso…

C’est ce qu’on dit. Moi peut être je dirai que j’ai d’autres rêves,  en tout cas ça bouge vraiment de mon côté et je rends  à Dieu.

Jusque là, quelle est la plus grande scène que vous avez faite?

La plus grande scène que j’ai eu à faire, je dirai que  ce sont  les Nuits atypiques de Koudougou(Nak) à Koudougou où j’ai eu à prester. Ce n’est que du live. Pour prester là-bas,  pour ceux qui sont du Burkina, ils savent que ce n’est pas du jeu. On fait venir des artistes internationaux. On choisit trois internationaux et ce n’est que du live. J’ai eu la chance  d’y participer. Après aussi j’ai eu à prester sur la scène de DJ Mix ici l’année passée  pour son concert au palais.

Pour  avoir vu vos différents clips, on dirait que vous êtes beaucoup influencé par les flows faits ici en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui en est?

Je  dirais pas être influencé par les flows.  Peut-être c’est juste mon oreille musicale  qui tend beaucoup vers la Côte d’Ivoire, vers les sonorités ivoiriennes parce qu’après tout ici, vous avez beaucoup la bonne humeur et c’est facile  je dirais de chanter ici  compte tenu même du climat.  C’est différent de chez nous, où il fait chaud d’ailleurs. Et puis les Ivoiriens arrivent à mélanger les flows, les sonorités africaines avec des phrases françaises, je dirais. Ils  arrivent vraiment à bien combiner les trucs, à donner un vrai flow dansant souvent.

Votre  dernier single “Jolie madame”, est-ce que vous pouvez nous en parler?

‘’Jolie madame’’ a été écrit pour la fête de Saint-Valentin afin  que cette chanson  sorte le 14 février.  Mais, je ne dirai pas malheureusement.  Heureusement que je n’étais pas prêt  parce que j’ai écrit le texte à la va-vite  pour les amoureux. J’ai fini le son, j’ai tourné le clip et on l’a lancé.  On  ne reçoit  que de bon retour jusqu’à présent et j’aimerais vraiment continuer à faire la promotion de cette chanson  parce que je sens qu’il y a un truc dedans.

Est-ce que vous envisagez de vous installer en Côte d’Ivoire pour la promotion de votre carrière ?

Oui ! Forcement si y a une promotion à faire ici je serai obligé de m’installer parce qu’après je dis toujours que la Côte d’Ivoire est mon  pays comme l’est  le Burkina.   Je  me sens vraiment bien quand je suis à Abidjan.    Les gens sont free ici pour le boulot.

Est-ce que vous savez que c’est à partir de la Côte d’Ivoire qu’un certain nombre d’artistes de  renom notamment Manu Dibango, Boncana Maïga,  Tshala Muana  ont eu leur consécration  internationale avant d’aller s’installer en Europe?

Oui, j’ai su ça mais après, il y a la réalité  de chacun. Tu  peux être chez toi et pulvérisé des scores. Je  peux rester au Burkina et Abidjan sera comme, je dirai un quartier pour moi.  Je  ferai beaucoup de va-et-vient car j’ai une sortie. Je  vais  faire la grande promotion chez moi forcément, et je viens ici, aussi pour faire une autre grande promotion parce qu’on le  veuille  ou non, la Côte d’Ivoire est une plaque tournante de la musique.

Quelles sont les langues dans laquelle vous chantez?

Je chante en Malinké, en Français et en Moré, une langue de chez nous, la langue nationale je dirai. Je  chante aussi quelques fois en anglais.

Avez-vous des perspectives ?

Oui ! J’ai les perspectives,   Le plus grand truc,  c’est me donner au maximum deux ans pour pouvoir réaliser un concert ici . C’est à  moi de faire le boulot c’est à dire le plus grand boulot c’est la communication.  Si j’arrive à faire une bonne communication et à mettre en place une bonne stratégie je pense  pouvoir atteindre cet objectif là.

Quel  est l’appel que vous avez   à lancer  à vos fans du Burkina Faso?

C’est déjà  de dire à ceux qui me soutiennent  de pas s’inquiéter, de toujours me donner la force,  d’être vrai avec moi parce qu’après quand les fans sont faux,  ça crée des soucis.  De   croire en moi comme je leur ai dit depuis mon premier son.  On  parlera de ce pays, le Burkina Faso et je suis là pour ça.  Je  suis l’ambassadeur et je me dois de faire que de bons sons, de bonnes collaborations pour leur donner la joie à travers  mes chansons.   Et  les fans ivoiriens qui me découvrent, je leur dis déjà d’avoir confiance en artiste Young Ced, de me donner la force parce qu’après tout c’est l’Afrique qui gagne.

Réalisée par Mamadou Ouattara 

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