Bonne nouvelle pour le monde éducatif ivoirien. Dans un tournant inédit, la Côte d’Ivoire, avec le soutien du Groupe de la Banque mondiale, a annoncé dans un communiqué officiel du 5 décembre 2024 dont Afrikipresse a eu copie, une opération de conversion de sa dette en financement pour le développement. Cette initiative permettra de libérer 330 millions d’euros sur cinq ans pour renforcer le système éducatif ivoirien.
Cette innovation est pour la Côte d’Ivoire une étape historique franchie dans la gestion de sa dette et le financement de son développement. Le 5 décembre 2024, à Abidjan, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé la finalisation d’une opération novatrice de conversion de la dette en prêts pour le développement. Cette initiative, une première mondiale dans ce format, vise à générer des économies budgétaires significatives pour réinvestir dans l’éducation. Ce projet illustre une approche audacieuse pour renforcer le capital humain et la durabilité financière du pays.
Le mécanisme au cœur de cette opération repose sur un échange de créances commerciales coûteuses contre un prêt à faible taux d’intérêt et à maturité plus longue, soutenu par une garantie partielle du Groupe de la Banque mondiale. Portant sur près de 400 millions d’euros de dette à échéance dans les cinq prochaines années, cette conversion permettra à la Côte d’Ivoire d’économiser au total 60 millions d’euros en valeur actuelle nette. Ces fonds serviront à financer un programme éducatif ambitieux, déjà soutenu par des instruments de la Banque mondiale, axés sur des résultats mesurables.
Pour le premier ministre et chef du gouvernement, Robert Beugré Mambé, cette initiative incarne la vision d’un gouvernement tourné vers des solutions novatrices sous le leadership du Président Alassane Ouattara: « Nous sommes fiers d’être les premiers à mettre en œuvre ce cadre de conversion. Ce projet pionnier démontre notre engagement à améliorer le bien-être de nos citoyens tout en garantissant la durabilité de notre planète. »
L’innovation réside aussi dans la structure simplifiée de l’échange. Contrairement aux précédentes initiatives de ce type, souvent coûteuses, la Côte d’Ivoire a opté pour l’utilisation de ses systèmes nationaux, réduisant ainsi les frais administratifs et financiers. Cette approche innovante renforce également les liens avec les investisseurs durables, grâce à un prêt lié à des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Pour la Banque mondiale, ce modèle pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des dettes écrasantes. « Trop de pays voient leurs ressources accaparées par le service de la dette. Cet échange permet non seulement d’alléger ce fardeau, mais aussi d’investir dans des priorités comme l’éducation », a déclaré Anna Bjerde, directrice générale des opérations de l’institution.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de développement, soutenue par le Troisième Investissement pour le Financement des Politiques de Développement. Il vise à améliorer la compétitivité économique, l’accès aux services essentiels et la gestion durable des ressources naturelles.
Avec cette conversion de dette, la Côte d’Ivoire réaffirme son ambition de devenir un modèle de résilience économique et sociale en Afrique. L’éducation, pilier du développement durable, en sortira renforcée, offrant aux générations futures les moyens d’un avenir prometteur.
Philippe Kouhon