Les membres de la commission des Affaires économiques et financières de l’Assemblée nationale ont adopté après l’exposé des motifs par le ministre ivoirien des Transports Amadou Koné le mardi 11 octobre 2022 à l’Assemblée nationale, deux projets de loi. L’un portant Code de l’aviation civile et l’autre portant ratification des règles applicables en matière de transport intelligent.
« Les textes que nous vous présentons aujourd’hui s’inscrivent dans le vaste programme de réformes que nous avons entrepris depuis quelques années dans le domaine des transports. Conformément à la vision et sous la haute égide du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, il s’agit : du Projet de loi, portant code de l’aviation civile et du Projet de loi de ratification de l’ordonnance portant règles applicables en matière de transport intelligent », a introduit le ministre des transports Amadou Koné lors de l’examen de ces textes réglementaires face aux députés ce mardi 11 octobre 2022, en vu de booster le transport aérien et terrestre en Côte d’Ivoire.
Exposé des motifs relatifs au code de l’aviation civile
S’exprimant au nom du gouvernement, le ministre Amadou Koné a soutenu ce qui suit :
« L’État de Côte d’Ivoire a défini un cadre normatif des activités d’aviation civile au moyen de l’Ordonnance n*2008-08 du 23 janvier 2008 portant code de l’aviation civile. Cependant, compte tenu de l’évolution rapide de l’environnement aéronautique international, de la réglementation aéronautique et du système d’évaluation des États par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale ( OACI), le code actuel présente des insuffisances vis-à-vis des nouvelles exigences en matière de sécurité et de sûreté de l’aviation civile. D’où ce nouveau code. Celui-ci s’articule autour de six (6) axes majeurs suivants :
Conformément aux exigences de l’OACI et du code communautaire de l’UEMOA, le nouveau code de l’aviation civile donne aux Inspecteurs de l’aviation civile, le pouvoir de procéder à l’immobilisation au sol d’un aéronef lorsque son exploitation présente des risques graves pour la sécurité des biens et des personnes.
Deuxièmement le nouveau code intègre une nouvelle réglementation des aéronefs telepilotés ou drones afin de préserver la sécurité aérienne, voire la sécurité de l’État.
Conformément à l’annexe 19 de la convention de Chicago, il est imposé aux États d’instituer dans leur législation aéronautique de base, des normes pour la mise en œuvre d’un programme national de la sécurité ( PNS) et la mise en œuvre des systèmes de gestion de la sécurité ( SGS).
Le nouveau projet de loi consacre un livre traitant de la responsabilité de l’État et des Exploitants dans le domaine de la sûreté.
Au titre du cinquième axe, un livre aux mesures de coercition prescrit des dispositions dissuasives visant à prévenir et à sanctionner les violations des normes de sécurité et de sûreté de l’aviation civile.
Enfin, le projet de loi nouveau garantit l’indépendance du Bureau d’Enquêtes sur les Accidents et Incidents ( BEA). Et cela par rapport à toute entité ou organisme de l’aviation qui pourrait entraver la conduite ou l’objectivité de l’enquête conformément aux exigences de l’OACI. Il vise également à doter le BEA de moyens humains, matériels et financiers nécessaires à l’accompagnement de ses missions » a exposé Amadou Koné avant d’inviter les députés de la nation à procéder à son adoption qui selon lui devrait permettre à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan de devenir un hub de l’avion civile en Afrique.
Exposé des motifs relatifs aux règles applicables en matière de transport intelligent
Abordant le second projet de loi portant ratification des règles applicables en matière de transport intelligent, le ministre Amadou Koné a soutenu que le transport intelligent se définit comme l’application des technologies de l’information et de la communication au domaine des transports, à des fins d’optimisation de l’utilisation des infrastructures de transport, d’amélioration de la mobilité, de la sécurité routière et de la Sûreté, ainsi que le développement des services.
L’Ordonnance n*2021-432 du 8 septembre 2021 portant règles applicables en matière de transport
Pour l’émissaire du gouvernement, cette ordonnance qu’il invite à ratifier s’inscrit dans la dynamique de l’application de la loi n*2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel et se présente comme un instrument juridique stratégique important pour le ministère des transports en liaison avec les ministres concernés.
Car, poursuit Amadou Koné, malgré les efforts consentis, force est de constater en Côte d’Ivoire et surtout dans le District Autonome d’Abidjan, la persistance des accidents et des infractions qui impactent négativement la compétitivité de l’économie et la santé des populations. D’où la mise en place d’un système de transport intelligent ou STI.
Notons que la mise en œuvre de cette vision du président Alassane Ouattara a été concédée à la société Quipux Afrique Sa. le 4 novembre 2020 et approuvée par décret n*2021-64 du 3 février 2021.
L’ordonnance donc n*2021-432 du 8 septembre 2021 portant règles applicables en matière de transport intelligent qui trace le cadre normatif du Transport Intelligent, en fixant les règles qui lui sont applicables, s’inscrit dans cette dynamique.
Il permet de réaliser :
–La gestion électronique des infractions à la réglementation de l’usage des voies routières ouvertes à la circulation publique à travers la vidéo verbalisation et la gestion automatisée du trafic et l’information en temps réel des usagers.
Adoptés
Aux termes des deux exposés et après échanges avec les membres de la commission des Affaires Économiques et financières de l’assemblée nationale ainsi que les groupes parlementaires constitués ( RHDP, PPA-CI et PDCI-RDA), l’UDPCI ayant rejoint à nouveau le RHDP, les députés de l’assemblée nationale ont adopté à l’unanimité les deux (2) projets de loi.
Sercom Ministère des Transports