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    Élection-OMAOC : Ce que la Côte d’ivoire a promis au Nigeria (Affaires maritimes)

    Élection-OMAOC : Ce que la Côte d’ivoire a promis au Nigeria (Affaires maritimes)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 6 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Une forte délégation (11 membres) de la république fédérale du Nigeria conduite par Mme Gbemisolar Saraki, ministre déléguée au transport séjourne actuellement en Côte d’ivoire en vue de solliciter le soutien du gouvernement ivoirien à la candidature du DR. Paul ADALIKWU au poste de secrétaire général de l’organisation maritime pour l’Afrique de l’ouest de centre (OMAOC) au cours de la 8e session du bureau et 15e session de l’Assemblée prévues du 26 au 30 juillet 2021 à Accra au Ghana. Les émissaires du président Muhammadu Buhari, ont été reçus le jeudi 24 juin 2021 par le secrétaire d’état auprès du ministre des transports en charge des affaires maritimes, Dr Serey Doh Célestin à son cabinet sis au 9ème étage de la Tour A, à Abidjan-Plateau.

    « Depuis 46 ans, l’OMAOC est inexistante. Avec l’expérience de la crise sanitaire du Covid-19, il est plus que jamais urgent pour les africains de prendre leur responsabilité. En rendant dynamique notre organisation (Omaoc, ndlr) sinon en la ressuscitant, nous nous donnons les moyens d’être à la table des grands décideurs de ce monde. En harmonisant les procédures et les lois maritimes et en travaillant en symbiose avec l’organisation maritime internationale (Omi, ndlr), le continent africain reprend ainsi la place qui est la sienne au sein des organisations internationales, tel que souhaité par l’union africaine et les nations unies. Voilà les défis que le Nigeria veut relever à la tête du secrétariat général de l’OMAOC. Le Nigeria bien que n’ayant jamais postulé à ce poste, contribue à hauteur de 3,7 millions de dollars américains au rayonnement de l’Omaoc. Enfin, l’élection du Nigeria à ce poste pourrait permettre aux États membres qui ont détourné leur attention de l’Omaoc, de s’y intéresser à nouveau. Pour toutes ces raisons nous sollicitons le soutien de la Côte d’ivoire », a plaidé Mme Gbemisolar Saraki, ministre déléguée au transport.

    La Côte d’ivoire dit Oui au Nigeria

    Plongée dans une léthargie depuis l’élection de son secrétaire général ( Angolais) le 9 août 2011 à Kinshassa au cours de la 14e AG, l’OMAOC veut rebondir et rattraper les 10 ans perdus.

    Ainsi pour le renouvellement de ses instances, les 25 États membres se retrouveront à Accra en Juillet prochain en vue de la tenue conjointe de la 8ème session du bureau et 15ème session de l’assemblée générale qui verront respectivement le renouvellement du bureau et l’élection du secrétaire général (élu pour 4 ans).

    Sont en lice, le Nigeria et la Guinée Conakry.

    Avant même de recevoir le candidat de la Guinée Conakry qui ne s’est pas encore manifesté, la Côte d’Ivoire a salué à travers le ministère des transports la démarche nigériane.

    « Au nom du ministre des transports qui m’a instruit de vous recevoir, nous saluons cette démarche du géant Nigeria qui a dépêché une délégation aussi quantitative que qualitative à Abidjan. C’est Bien la preuve que le Nigeria et la Côte d’ivoire entretiennent de bonnes relations », a dit Dr. Serey Doh Célestin avant de donner le plein accord de son pays pour le soutien de la candidature nigériane.

    Historique
     
    L’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC) est une institution créée en 1975 sur une initiative Personnelle de Feu le Président Felix Houphouët-Boigny. A l’origine, l’institution s’appelait Conférence Ministérielle des Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre (CMEAOC) sur les Transports Maritimes pour défendre la cause des pays africains face aux armateurs occidentaux qui fixaient unilatéralement le coût du transport par voie maritime des matières premières du continent.

    lire aussi >> Lutte contre la piraterie maritime : La CEDEAO appelle à une attention plus accrue (59e sommet – Accra)

    Elle a changé de dénomination en 1999 et a élargi ses missions à la sécurité et à la sûreté de la navigation, au financement des politiques maritimes, à l’harmonisation du droit des transports maritimes et à la formation du personnel de ce secteur d’activité. Elle regroupe vingt-cinq Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre dont les dix-sept (17) Etats côtiers allant de la Mauritanie à l’Angola, trois Etats insulaires (Cap Vert, Guinée Equatoriale, Sao Tomé et Principe) et cinq (05) Etats sans littoral (Burkina Faso, Centrafrique, Mali, Niger et Tchad). La Côte d’Ivoire abrite le siège depuis la création de l’institution en 1975 et a donc un devoir moral de veiller à la sauvegarder en tant que patrimoine politique.
     
    Selon son statut, l’accord de siège signé entre l’OMAOC et le Gouvernement ivoirien lui confère le statut d’institution diplomatique avec tous les privilèges et immunités. Pour garantir l’indépendance complète du Secrétariat Général vis-à-vis des autorités du pays du siège, le règlement intérieur dispose que le Secrétaire Général ne peut pas être un ressortissant de ce pays et qu’il ne reçoit d’instructions que du Président en exercice.

    Structures de l’OMAOC sont :

    L’Assemblée Générale, constituée des Ministres chargés des transports des 25 Etats membres ; elle se réunit une fois tous les deux (2) ans et décide de l’orientation de la politique de l’OMAOC ;

    le Bureau, composé des Ministres de 7 Etats membres élus pour deux ans plus le Ministre du pays du siège, seul membre permanent ; il prend les décisions dans l’intersession des Assemblées ;

    le Comité des Experts, composé de délégués de chaque Etat membre ; il est chargé d’examiner les questions techniques et de formuler des recommandations auprès du Bureau et de l’Assemblée Générale ;

    le Secrétariat Général, dirigé par un Secrétaire Général élu pour une période de 4 ans renouvelable une seule fois.
     
     
    Pour accomplir ses missions, l’OMAOC s’appuie sur ses Organes Spécialisés 

    L’Union des Conseils des Chargeurs Africains (UCCA) basée à Douala, au Cameroun ; L’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) dont le siège est à Lagos ; L’Association des Armateurs Africains (3A) à Cotonou ; L’Union des Administrations Maritimes d’Afrique de l’Ouest et du Centre (UAMAOC), en cours de constitution ; L’Université Maritime Régionale d’Accra au Ghana ; L’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

    L’OMAOC a le statut d’observateur auprès des institutions suivantes : l’Organisation Maritime Internationale (OMI) ect.
     
    L’OMAOC a initié depuis 1999 de grands projets intégrateurs dont les plus importants sont :

    le Réseau Sous-régional Intégré de la fonction de Garde-côte pour la recherche et le sauvetage en mer, la protection des ressources marines et de l’environnement marin, la lutte contre la contrebande et les trafics illicites ainsi que la piraterie et les attaques à mains armées à l’encontre des navires marchands ;

    Lire aussi >> Coups d’État, ONU, UA, CEDEAO: Ce que l’union internationale des journalistes africains attend du Mali

    le Fonds Maritime Régional pour doter les Administrations maritimes de ressources suffisantes pour le financement des politiques maritimes nationales ainsi que des projets et programmes régionaux ;

    la Banque Maritime Régionale de Développement pour le financement des entreprises du secteur maritime et portuaire ;

    le Centre d’Information et de Communication pour abriter l’Observatoire Régional des Transports Maritimes chargé de produire des indicateurs de développement, ainsi que pour faciliter la circulation de l’information entre les Polices Maritimes des Etats membres sur les questions de sûreté de la navigation ; le Centre a été inauguré en janvier 2014 ;

    le Système de Grille Plombée pour la facilitation et l’inviolabilité du transit par voie terrestre des marchandises vers les pays sans littoral ;

    le Code Maritime Communautaire pour l’harmonisation du cadre juridique de l’exercice des activités maritimes et portuaires.
     
    Malheureusement, aucun de ces projets n’a connu d’avancée à cause de l’inaction de l’OMAOC depuis l’élection de son Secrétaire Général (Angolais) le 9 août 2011 lors de la 14 e Assemblée Générale (AG).
     
    Sercom affaires maritimes

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