Après le premier tour des présidentielles, les deux candidats en tête, Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont se retrouver face à face au cours d’un débat télévisé ce mercredi 3 mai 2017 pour convaincre davantage d’électeurs avant le second tour du dimanche 7 mai.
Depuis le 23 avril dernier date du premier tour, les deux prétendants à la succession de François Hollande n’ont pas eu de repos, multipliant déplacements et Meetings.
Le lundi 1er mai date anniversaire de la fête des travailleurs, ils ont investi la capitale. Alors que Marine Le Pen était au parc d’exposition de Villepinte non loin de Paris vers 12h, Emmanuel Macron a choisi l’autre salle d’exposition, cette fois en plein cœur de Paris, porte de la Villette dans le 19e arrondissement.
Il est 14h30 lorsque les portes des salles d’exposition sises au 20, avenue de la porte de la Villette s’ouvrent au grand public. Après les contrôles de sécurités ( 5 check points) nous pénétrons par l’entrée presse dans un vaste hall de 5000 places.
15h30, l’ambiance monte d’un cran et les écrans lumineux font défiler les slogans de campagne du candidat « je vote Macron le dimanche »…Un spot retrace l’histoire de la naissance du mouvement « En Marche ». De 16h à 17h, la salle est chauffée à bloque sur les sons des artistes, Kassav, Maître Gim’s et Magic system.
Présent, Patrice Goué dit Ticket , ivoirien et chef wê de Duekoué, témoigne : « J’ai tenu à venir en France spécialement soutenir Macron parce que pour moi c’est le candidat idéal pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique. Et je suis convaincu qu’avec Emmanuel Macron tout sera possible pour une nouvelle Afrique. Moi qui ai eu la chance de le rencontrer, je vous assure qu’après son élection, la Côte d’Ivoire connaîtra un nouveau visage. Et avec lui, nous avons parlé du changement démocratique où on aura plus que les enfants de grands types qui dirigeront. Mais plutôt la récompense au mérite. Personnellement, je suis venu lui mettre à disposition un répertoire d’élites ivoiriennes et avec lequel il entend travailler s’il est élu. Mon souhait est que Macron compose avec les gens de sa génération et il a une idée claire sur la question ».
Marie Laura Avignolo est correspondante de Clarin, un quotidien argentin. Pour elle, ces élections françaises ressemblent bien à celles que viennent de vivre les argentins : « Il faut savoir que les Argentins adorent la France. Elle nous a beaucoup aidés pendant la dictature militaire et nous suivons cette campagne avec beaucoup d’intérêt et de passion. Nous pensons que ce qui s’est passé en Argentine est en train de se passer ici en France. Entre le candidat Mauricio Macri, actuel président et qui est comparé aujourd’hui à Emmanuel Macron .La nouveauté en Argentine c’était la liberté économique, l’alliance avec l’Amérique Outre atlantique, le libre échange et la globalisation. En face de lui on avait l’ex présidente Cristina Kirshner qui elle est une copie conforme d’un mélange de Marine Le Pen et de Mélenchon. Voilà pourquoi nous suivons cette campagne avec le même regard ». Il est 17h08 lorsqu’Emmanuel Macron fait son entrée. La première salle de 5000 places étant pleine, tous ceux qui sont arrivés après 15h30 ont été conduits dans une salle annexe de 2000 places pour suivre le meeting via les écrans géants.
17h10, Macron débute son message en remerciant tous ceux qui ont effectué le déplacement ce jour du 1er mai.
« Ce qui se joue actuellement, ce n’est pas la politique seulement, ni un clan contre un autre. C’est l’avenir du peuple français, de notre vie ensemble et depuis une semaine notre pays est engagé dans une mutation profonde » a-t-il introduit.
Alors qu’il est lancé, un homme d’une cinquantaine d’année lui lance une boutade. Celui-ci sera expulsé mini militari sans que le geste ne perturbe l’allocution du candidat d’En Marche.
De 17h 08 à 18h40, Emmanuel Macron multiplie les ripostes contre certaines allégations venant de son adversaire, Marine Le Pen quelques heures plus tôt mais aussi contre Jean Marie Le Pen, le père de la candidate.
La première l’accuse d’ignorer la culture française quand le père disait de lui qu’il ne peut pas parler d’avenir parce qu’il n’a pas d’enfant.
« Notre culture ne doit pas être prise en otage par l’extrême droite dans son projet de repli sur soi…Ensemble nous devons défaire la méfiance et la défiance de l’un envers l’autre et je veux compter sur nos artistes pour défendre cela (…) Aussi pour moi la famille ce n’est pas uniquement celle fondée par deux personnes de sexes différents. On peut être de même sexe et vivre le grand amour. Enfin, ma famille ce sont ces jeunes qui ont cru en moi et me soutiennent. C’est avec eux que je vais bâtir cet avenir.( ….). Le FN ne cherche pas à convaincre. Il exploite notre colère, notre division et notre incapacité à résoudre les petits problèmes. Son seul projet, c’est la violence. Et les gens voteront pour moi le dimanche prochain parce que je porte le combat de la république nouvelle et la démocratie » dit-il.
Pour lui, « les français auront à choisir le dimanche prochain entre la France patriotique, efficace, qui porte le changement, pour une France forte dans une Europe qui protège et la France réactionnaire, du repli, de la haine, de la sortie de l’Europe, du monde et donc de l’histoire ».
Aucun mot n’a été dit en direction de l’Afrique, même si Emmanuel Macron a proposé un plan d’urgence pour les territoires d’Outre Mer en matière d’énergie et de la biodiversité.
« Mon défi et ma mission c’est de construire une République forte et unifiée. La bataille sera dure, le monde nous regarde et nous avons la force de ce changement », a-t-il conclu.
La Marseillaise a mis fin à ce grand rassemblement sorte de test au moment où quelques sondages parlent d’une dynamique de Marine Le Pen depuis le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan (Débout la France ! ), le futur premier ministre de la candidate si elle est élue.
– Vidéo à (re)voir : Magic System met l’ambiance au meeting de Macron
Philippe Kouhon