La société civile béninoise compte déployer plus de 400 observateurs dans les centres de vote, en marge des élections communales, municipales et locales qui auront lieu le dimanche 28 juin 2015 sur le territoire national.
L’annonce a été faite par Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer (Association de lutte contre le racisme l’ethnocentrisme et le régionalisme) et membre influant de la plateforme de la société civile béninoise, lors d’un entretien avec Afrikipresse.fr dans la soirée de ce samedi 27 juin 2015.
« Nous sommes en train d’expérimenter un nouveau système de veille citoyenne sur ces élections au Bénin, à partir des campagnes électorales, les inscriptions sur les listes électorales en passant par l’observation le jour du vote et la proclamation des résultats. Qu’il vous souvienne, nous l’avons déjà mis en pratique lors des législatives passées où nous avons déployé 100 observateurs sur le terrain. Cette fois-ci nous irons à plus de 400 observateurs pour la plateforme, sans compter le nombre que chaque Ong va déployer sur le terrain pour son propre compte. » a affirmé M. Assogba
« Nous avons notre quartier général, que nous avons mis en place, au niveau de l’hôtel Azalaï de Cotonou. Comme lors des législatives passées, chacun des 400 observateurs, sera muni d’un code secret raccordé à notre système informatique. Ils vont nous envoyer tout ce qu’ils constateront sur le terrain comme anomalies. Ces dernières peuvent être liées à la question d’ouverture à l’heure des bureaux de vote, à la question de manque de bulletin de vote, de fraudes, etc. Nos observateurs vont nous signaler tous ces manquements sur le terrain par leurs codes secrets et nous allons les enregistrer au fur et à mesure. Les techniciens déchiffrent ensuite ce qu’ils ont envoyé comme message et cela nous permet de savoir par exemple que dans la commune X, arrondissement A et bureau de vote B, il y a tel(s) anomalie(s). En ce qui concerne la compilation des résultats, ils se feront par le biais de ces mêmes observateurs que nous avons déployé sur le terrain. Chacun d’entre eux doit assister obligatoirement au dépouillement après fermeture du bureau de vote dans lequel il a été envoyé. Quand ils auront les résultats dans chaque bureau de vote, ils vont informer la plateforme dont la cabine technique est installée au niveau de l’hôtel Azalaï, toujours par le biais de leur code secret. C’est ainsi que nous aurons les résultats généraux. » a expliqué le président de l’Ong Alcrer.
« La Céna avec qui nous sommes en partenariat nous a déjà fourni toute la liste des coordonnateurs d’arrondissements avec qui elle travaille » , a-t-il ajouté avant de souligner que la société civile béninoise en dehors des observateurs, a trois chambres de veille à savoir : la chambre de mobilisation qui mobilise d’autres Ong qui ne font pas partie de la plateforme ; la chambre de médiation composée de personnes de bonne moralité et reconnues pour leur probité et surtout pour le fait qu’elles soient non partisanes et enfin la chambre du monitoring.
M. Assogba a notifié que cette expérience a été concluante lors des législatives passées et ce sera pareil pour les communales, municipales et locales. « Après cela nous allons voir les failles de notre système et faire des améliorations pour la présidentielle de 2016 » , a-t-il assuré.
Dans le cadre de cette activité de veille citoyenne au cours des élections locales, la société civile béninoise a reçu les soutiens du Programme des nations unies pour le développement (Pnud) et de la coopération suisse au Bénin.
Ariel Gbaguidi