À la faveur de la 27ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), N’dri Aphoué est venue de la Côte d’Ivoire pour faire de la restauration dans la capitale du pays des Hommes intègres. Cette ivoirienne que nous avons rencontrée à la Maison du peuple explique ses difficultés, ses espoirs et désespoirs.
Que faites-vous, ici à Ouaga en tant qu’ivoirienne?
Nous sommes venues spécialement d’Abidjan pour faire de la restauration au FESPACO et quand c’est fini, nous rentrons à Abidjan.
Comment les choses se passent à Ouaga pour vous ?
C’est notre première participation au FESPACO, à vrai dire. Nous étions dépaysées le premier jour, le jour de notre arrivée, mais depuis dimanche (NDLR : 17 octobre 2021), nous avons compris un peu et apparemment, ça va.
Quand êtes-vous arrivée au Burkina ?
Nous avons quitté Abidjan le mercredi (Ndrl : mercredi 13octobre 2021) et nous sommes arrivées le samedi vers 2 heures du matin. Parce qu’à la frontière, au niveau du Burkina, on nous a fait retourner. Nous y avons passé une nuit blanche, à la belle étoile, parce qu’on nous demandait un laissez-passer du Burkina. Et c’est le lendemain que nous avons pu entrer en possession de ce document et nous sommes arrivées à Ouagadougou.
Quels sont les mets que vous proposez ?
Nous proposons du placali accompagné de la sauce graine ou de kôpê. Nous proposons aussi le foutou de banane avec la sauce gouagouassou. Nous proposons du riz aux champions, des grillades, du kédjenou, de l’alloco, de l’igname bouillie avec du poulet frit. Voici en gros ce que nous proposons sans oublier notre attiéké national.
Quel est l’accueil que les Burkinabè ont réservé à vos mets ?
Beaucoup sont curieux. Et comme beaucoup ont vécu en Côte d’Ivoire, ils aiment beaucoup le placali. Mais, on a remarqué que les Burkinabè qui n’ont pas été en Côte d’Ivoire, ne connaissent pas le placali. Ceux qui ont déjà fait un tour en Côte d’Ivoire en raffolent.
Comment faites-vous pour vous ravitailler en provisions ?
Il faut dire qu’en venant à Ouaga, nous nous sommes bien préparées. Nous avons fait un bon chargement que nous avons préparé depuis Abidjan. Donc, il n’y a pas de problème. Comme le Burkina a beaucoup de viande, nous gérons le reste sur place ici, ainsi que les légumes. Nous sommes venues avec l’essentiel.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?
Les difficultés, c’est sur le site où nous vendons que nous les rencontrons. J’ai l’impression que les organisateurs essaient de nous décourager un peu, parce qu’on laisse les marchands ambulants entrer sur le site pour vendre aussi. Pourtant, nous autres avons payé pour nous installer. C’est compliqué !!! En dehors du stand ivoirien, tous ceux qui sont autour de nous ne font que de la grillade à des prix très bas. Du coup, ça nous déconnecte. Mais, les Burkinabè qui ont vécu en Côte d’Ivoire, qui connaissent nos mets et savent comment nous fonctionnons, viennent sans problème. Mais ceux d’ici, cherchent des prix très bas .
Pensez-vous que vous pouvez rentabiliser votre investissement ?
Alors là ! Quand je vois le marché, ce sera vraiment difficile mais on espère. On fera de notre mieux. On va chercher toujours des stratégies en allant vers nos frères Ivoiriens qui sont venus pour le FESPACO et leur dire que leurs sœurs sont là et elles font la restauration à la maison du peuple.
Avez-vous un appel à lancer aux Ivoiriens qui sont ici, à Ouaga ?
Moi, je dis d’abord merci, parce que mes compatriotes sont sympas. Il y a un d’entre eux , quand il a vu le drapeau ivoirien, il a été touché et il est venu directement à notre stand. Il a fait ses commandes et il a commencé à faire notre publicité. Vraiment, cela me va droit au cœur. J’invite nos frères qui sont ici, à Ouaga à venir nous encourager pour que nous communiquions avec la nourriture de Côte d’Ivoire.
Propos recueillis par Mamadou Ouattara depuis Ouaga