Le gouvernement annonce une série de «mesures spécifiques», dans le cadre de la rentrée scolaire et académique 2022-2023, en vue d’améliorer le dispositif et la qualité de l’enseignement dans les établissements primaires, secondaires et dans les universités.
Le mercredi 14 septembre 2022, au terme du Conseil des ministres au Palais de la présidence de la République à Abidjan Plateau, le ministre Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a annoncé une série de décisions au titre de l’année scolaire et académique 2022-2023. Il s’agit de mesures spécifiques prises, dans le cadre d’une communication adoptée lors du Conseil des ministres, en vue d’améliorer le dispositif et la qualité de l’enseignement scolaire, supérieur, technique et de la formation professionnelle.
Distribution de 17 milliards de FCFA de kits et manuels scolaires au primaire (…), 18 milliards de FCFA aux COGES
Au niveau de l’enseignement primaire, plusieurs mesures ont été annoncées. D’abord, la distribution de 5,3 millions de kits et de 6,1 millions de manuels pour un coût global de 17 milliards de FCFA. En outre, un projet pilote de prêt et de location de livres et dénommé “Projet BONAMAS” sera mis en place pendant cette année scolaire. Le porte-parole du gouvernement a annoncé que les manuels essentiels seront prêtés aux élèves pour un coût de 10 000 FCFA. Il y aura également la distribution de 167 mille tables-bancs aux établissements pour un coût de 3 milliards de FCFA.
Le gouvernement a aussi annoncé la mise à disposition d’un montant cumulé de 18 milliards de FCFA qui sera virés sur les comptes des différents Comités de gestion des établissements scolaires (COGES).
« Conformément aux instructions du Président de la République, ces COGES ne lèvent plus de cotisations auprès des parents d’élèves. Il y aura aussi la mesure concernant l’ouverture d’une classe du préscolaire dans toutes les écoles primaires publiques, en privilégiant les zones rurales, de sorte à renforcer la place de la petite enfance dans le système éducatif national. Le gouvernement exige aussi que, à tout recrutement temporaire d’enseignants bénévoles, soit assujetti un texte d’évaluation du niveau de connaissance et de compétence.»
500 millions de FCFA à 2600 étudiants démunis (…), de nouvelles cités universitaires à Cocody, Abobo-Adjamé et à Bouaké.
Plusieurs autres mesures ont été annoncées, pour l’enseignement supérieur. Entre autres, le renforcement des capacités d’accueil des cités universitaires, avec l’ouverture des résidences de Williamsville, d’Adjamé 220 logements et de Vridi. La réhabilitation des résidences universitaires d’Abobo1 et 2, de Port-Bouët 3, de Daloa et de Korhogo.
Le gouvernement annonce également le lancement en novembre 2022, de la construction de nouvelles résidences universitaires. Notamment, une cité de 500 lits à Cocody, une de 2000 lits à Abobo-Adjamé et une autre de 2000 lits à Bouaké.
« Ces mesures spécifiques concernent aussi le relogement en cités universitaires de tous les étudiants squattant les salles d’amphithéâtre et de TD (Travaux dirigés). Il y aura aussi le renfoncement de la capacité d’accueil des restaurants universitaires, avec l’ouverture de deux nouveaux restaurants à Abobo-Adjamé, à Cocody, ainsi que l’amélioration de la qualité des repas dans l’ensemble des restaurants universitaires.
Le gouvernement prévoit également fixer une date unique de rentrée pour toutes les universités du pays. Elle sera fixée au 3 octobre 2022. Le gouvernement annonce également une aide à environ 2600 étudiants identifiés comme les plus démunis. Ils percevront une aide globale de 500 millions de FCFA. « Ces étudiants ont déjà été recensés par les services sociaux des Crou (Centre régional des œuvres universitaires. Ndlr) », a clarifié le ministre.
« Un bourse pour les élèves en stage ou à l’étranger »
Pour ce qui est de l’Enseignement technique, la formation professionnelle et de l’apprentissage, le gouvernement annonce le maintien de mesures exceptionnelles prises en 2021. Des mesures relatives à la réduction du coût de la scolarité, la suppression des cotisations exceptionnelles et des frais de dossiers. « Il y aura aussi la mise à disposition de matériels et d’équipements didactiques au profit des élèves des établissements techniques de formations professionnelles, à hauteur de 1,4 milliard de FCFA, afin de permettre aux établissements de fonctionner régulièrement. Le gouvernement envisage également l’instauration d’une bourse de mobilité accordée aux élèves ou apprentis en immersion dans une structure de formation, une entreprise ou une institution à l’étranger », a annoncé le porte-parole du gouvernement.
Le Centre national de transfusion sanguine, l’INHP, le CNRAO (…) et l’IMENA change de statut juridique.
Outre les communications, le Conseil a adopté 9 décrets au titre du ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle. 8 de ces décrets portent sur la transformation de certains établissements publics à caractère administratif du secteur de la santé, en établissements publics hospitaliers nationaux spécialisés.
Il s’agit du Centre national de transfusion sanguine de Côte d’Ivoire (CNTSCI), le Centre national de prévention et de traitement de l’insuffisance rénale (CNPTIR), l’Institut Raoul Follereau de Côte d’Ivoire, l’Institut national de santé publique (INSP), l’Institut national d’hygiène publique (INHP), l’Institut de cardiologie d’Abidjan, le Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara ( CNRAO) et le Laboratoire national de santé publique.
Le 9e décret porte sur l’attribution, l’organisation et le fonctionnement de l’Institut de médecine nucléaire d’Abidjan (IMENA). Des décrets adoptés en application de la loi portant réforme hospitalière, et du décret relatif à la gestion, l’organisation et le fonctionnement des établissements publics hospitaliers nationaux.
« L’objectif de cette réforme qui donne un nouveau statut juridique et une autonomie de gestion à ces établissements spécialisés de santé publique, est de leur conférer une gestion de type privé et un nouveau mode de gouvernance qui crée, en plus de direction, un Conseil d’orientation et de gestion comprenant, outre le ministère technique, les collectivités territoriales, les usagers et la société civile. Tout cela, dans le but d’améliorer la prise en charge médicale de la population », a expliqué le ministre Amadou Coulibaly.
J-H Koffo