Les menaces contre le député uninominal de Gaoual, Ousmane Gaoual Diallo, élu sous la bannière du parti de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), étaient au centre d’une réunion d’urgence ce mardi 4 août au quartier général du principal parti d’opposition.
Une trentaine de députés de la formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, ont dénoncé l’attitude du pouvoir de Conakry avant de dire qu’ils apportent leur ‘’total soutien’’ à leur collègue mis en cause. Au sortir de la réunion à huis clos de plusieurs heures, le vice-président de l’ufdg, Fodé Oussou Fofana a déclaré à la presse :
« Lorsque nous avons été informés de ce qui s’est passé au domicile de l’opérateur économique Diouldé, puisque nous sommes contre la violence sous toutes les formes, nous nous sommes déplacés pour y aller, discuter avec lui et apporter notre compassion. Nous dénonçons avec vigueur le faitque le gouvernement veut profiter de cette situation pour régler des problèmes politiques. Nous savons que ce gouvernement est dans la logique de faire taire tous ceux qui s’opposent , ou dénoncent la mauvaise gouvernance et l’insécurité. C’est le cas de l’opposition, c’est le cas de Ousmane Gaoual, c’est le cas de tous les opposants. Cette méthode ancienne et communiste, qui consiste à violer les procédures, à sortir les gendarmes pour aller fouiller chez lui comme si c’était un criminel , est honteuse pour la République ».
Mouctar Diallo, député et président du parti les Nouvelles forces démocratiques (NFD) a réitéré : « Nous marquons notre total soutien à Ousmane Gaoual Diallo. Nous nous opposons avec force à cette instrumentalisation politique faite par le pouvoir par rapport à ce fait. Nous savons en Guinée, qu’il y a eu des crimes de sang, des centaines des guinéens ont été tués depuis l’arrivée de Monsieur Alpha Condé au pouvoir. Et jamais une enquête n’a été enclenchée pour éclairer sur ces crimes majeurs, à fortiori, rendre justice ».
Et l’opposant d’assurer qu’ils « ne peuvent comprendre et accepter qu’un délit soit exploité pour des règlements de compte contre l’UFDG et contre l’opposition. On ne peut pas comparer des crimes à un délit ; c’est inacceptable. Nous nous opposerons par tous les moyens légaux à cette instrumentalisation judiciaire faite par le pouvoir en place ».
Pour l’heure, Ousmane Gaoual Diallo, reste encore introuvable et l’opposition prévient : «Nous disons avec fermeté, si quelque chose arrive à Ousmane Gaoual sur le plan physique, sur sa vie, sur sa maison et sur sa famille, Alpha Condé et sont gouvernement seront entièrement responsables ».
Les députés issus du parti de l’UFDG tenaient à rencontrer le Président du Parlement pour lui expliquer la situation. « Nous allons demander au Président de l’Assemblée de prendre des dispositions pour demander à ce gouvernement de suspendre la poursuite contre Ousmane Gaoual Diallo. C’est un député à l’Assemblée nationale. Nous connaissons les procédures. M. Alpha Condé veut prendre Ousmane Gaoual comme un vulgaire type malgré le fait qu’il soit député. M. Alpha Condé veut profiter de cette situation pour régler des comptes avec Ousmane Gaoual Diallo , mais c’est raté, nous ne l’accepterons pas », a martelé le Dr Fofana.
[ Que dit la Loi guinéenne ? ]
Mohamed Camara, professeur de Droit , explique à Afrikipresse que le député de l’Assemblée nationale jouit d’une « immunité d’inviolabilité parlementaire ». Il ne peut faire l’objet d’arrestation qu’après la levée de cette immunité par son institution, l’Assemblée nationale. Pour sa part, l’article 65 de la Constitution guinéenne est plus clair. « (…) Aucun Député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté, en matière pénale, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit. Aucun député ne peut, hors session, être arrêté ou détenu qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées par l’Assemblée Nationale ou de condamnation définitive. La détention préventive ou la poursuite d’un député est suspendue si l’Assemblée Nationale le requiert ». Le réside dans la qualification de la nature du délit : s’agit-il d’un simple délit, ou d’un délit de droit commun ?
Aliou BM Diallo, à Conakry