Un mois et demi après son élection à la tête du pays, Alassane Ouattara a prêté serment ce lundi 14 décembre 2020, début de son premier mandat de la troisième république consacrée par la constitution du 8 novembre 2016. Aussi comme promis lors de la campagne présidentielle à travers son projet de société décliné en cinq grands axes, le président Alassane Ouattara est revenu sur ses engagements pour une Côte d’Ivoire prospère et solidaire. Notamment l’autonomisation des femmes et une place de choix pour la jeunesse.
« C’est avec beaucoup d’honneur et de responsabilité que j’ai prêté serment en tant que Président de la République de Côte d’Ivoire. Je mesure l’ampleur de cette charge. Je prends, à nouveau, l’engagement de l’assumer pleinement, au service de mes Compatriotes, de tous mes Compatriotes, sans distinction ; parce que c’est ensemble que nous devons construire un avenir plus radieux pour tous nos Concitoyens et pour les générations futures » a introduit le président Alassane Ouattara.
Pour bâtir cet avenir plus radieux, plusieurs défis sont à relever, notamment, les défis humanitaires et économiques en raison de la crise sanitaire liée à la COVID-19 ; ils sont également sécuritaires en lien avec la lutte contre le terrorisme et enfin institutionnels avec l’organisation des prochaines élections locales. Ainsi, après neuf ans de gestion, le président Ouattara s’engage à consolider les acquis de la croissance économique et de la paix sociale. Voici ses sept grands engagements de 2021 à 2025.
Premier engament : L’éducation, la formation et l’emploi des jeunes
L’une des priorités du président Alassane Ouattara sera l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes.
« Je réaffirme mon engagement en faveur de l’école obligatoire et la gratuité de l’école publique pour les enfants de 6 à 16 ans. Afin de lever tous les obstacles à la mise en œuvre complète de cet engagement, j’ai décidé que, pour compter de janvier 2021, le Gouvernement et les collectivités locales prendront en charge les frais des Comités de Gestion des Etablissements Scolaires, en abrégé COGES, jusque-là supportés par les parents d’élèves dans le Primaire et le Secondaire.
Nous veillerons également à ce que la transformation structurelle de notre économie soit créatrice de plus d’emplois pour nos jeunes diplômés. Nous allons multiplier, sur l’étendue du territoire national, les Centres de Formation Professionnelle afin d’offrir une seconde chance à nos jeunes sortis trop tôt du système scolaire, mais désireux d’apprendre un métier ou de se diriger vers l’auto-emploi. Nous devons assurer une meilleure adéquation des formations dispensées dans nos écoles et universités avec les opportunités d’emplois dans le secteur privé » a-t-il fait savoir.
Deuxième engagement : La santé
Après la maitrise de la pandémie de COVID-19 ainsi que ses impacts sanitaires, économiques, sociaux et humanitaires, le président Alassane entend poursuivre les efforts en mettant à la disposition des populations, les solutions les plus adéquates, notamment le vaccin contre la COVID-19, à partir du mois d’avril 2021.
« Nous allons également continuer à mettre l’accent sur la santé en veillant à la généralisation de la Couverture Maladie Universelle et à l’amélioration de la qualité de l’offre de soins. Outre la mise en place d’un plateau technique de pointe dans toutes les Régions, nous procéderons à l’instauration d’enquêtes de satisfaction dans le circuit du patient dans les hôpitaux publics » s’est-il engagé.
Troisième engagement : Le développement du capital humain
Le développement du capital humain fera l’objet d’un programme spécial selon le président Alassane Ouattara, dès le premier semestre 2021, « pour en faire un instrument d’amélioration de la productivité, indispensable à la poursuite de notre dynamique vertueuse sur les plans économique et social. Celui-ci prendra en compte, notamment, les dimensions santé, nutrition, protection sociale et éducation-formation, en particulier de la jeune fille ».
Quatrième engagement : La lutte contre la pauvreté
Endiguer la pauvreté en renforçant davantage le partenariat avec le secteur privé est l’une des priorités du président Ouattara. Car reconnait-il la primauté du secteur privé dans la création d’emplois et de richesse ainsi que la nécessaire complémentarité entre l’État, le Secteur privé et la Société civile. « Dans cette dynamique, les champions nationaux pourront compter sur l’engagement et le soutien de l’Etat » a-t-il promis.
Cinquième engagement : La lutte contre la corruption
La lutte contre la corruption revêt, en effet, un enjeu majeur parce que la corruption sape les fondements même de l’Etat de droit et de la démocratie. Elle altère la bonne foi indispensable au fonctionnement correct des Institutions gouvernementales, politiques et économiques. La corruption entraîne une mauvaise utilisation des fonds publics et elle fausse la concurrence en faisant obstacle au commerce et à l’investissement. « C’est pourquoi, la lutte contre la corruption sera renforcée et les cas de corruption sévèrement réprimés aussi bien dans l’administration que dans le secteur privé » a martelé l’ancien directeur général adjoint du FMI.
Sixième engagement : L’autonomisation des femmes
L’autonomisation économique des femmes et le développement social inclusif demeurent également sa priorité. C’est pourquoi dès 2012 il a instruit son épouse, Dominique Ouattara à l’effet de soutenir les femmes avec des micro-crédits pour le financement des activités génératrices de revenus. Ainsi d’un capital de 12 milliards de Fcfa au départ, le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), a atteint les 20 milliards de Fcfa en 2020 et a permis à 250 000 femmes de sortir de la pauvreté.
« Le capital du FAFCI sera porté à 30 milliards de francs CFA au cours des cinq prochaines années ; ce qui va doubler le nombre de femmes bénéficiaires et leur permettre de soutenir davantage leurs familles. Quand on considère que dans chaque famille il y a peu près 6 personnes, ce sont ainsi 3 millions de personnes que nous pourrons sortir de la pauvreté » a promis le chef de l’état.
Septième engagement : Un nouveau gouvernement et un ministère de réconciliation nationale dans les prochains jours
« Les progrès réalisés en matière de réconciliation nationale sont appréciés par nos Compatriotes, notamment la Loi d’amnistie d’août 2018, qui a permis la libération de 800 prisonniers de la crise post-électorale ou encore la récente délivrance d’un passeport ordinaire et d’un passeport diplomatique à mon prédécesseur » a-t-il rappelé.
Afin de consolider davantage la cohésion nationale, Alassane Ouattara va nommer un ministre dédié à la réconciliation nationale au cours du remaniement ministériel qu’il a fixé dans les prochains jours.
« Dans cette même dynamique, j’ai instruit le Premier Ministre de reprendre les discussions avec les partis politiques pour mettre en œuvre les recommandations de la CEDEAO relatives à la Commission Electorale Indépendante, dans la perspective de la tenue des élections législatives dans le courant du premier trimestre 2021, afin d’être en conformité avec le calendrier de la mise en place des Institutions de la IIIe République(…) j’invité l’ensemble des partis politiques à saisir cette nouvelle opportunité qui s’offre à tous pour aboutir à la décrispation du climat politique, par le dialogue, afin de renforcer la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire » a-t-il conclu.
Philippe Kouhon