Dans l’attente des conclusions de la réunion prévue le lundi 6 janvier 2025 à Abidjan, Afrikipresse revient sur le parcours du navire Mv ZIMRIDA et les dispositions prises par le Port Autonome d’Abidjan (PAA) pour assurer la sécurité des opérations.
Pour rappel, ce navire transporte une cargaison stratégique de nitrate d’ammonium, un produit utilisé dans les industries minières et agricoles.
Historique des faits : de l’accident à l’arrivée
Le navire Mv Ruby, initialement chargé au port de Kandalaksha en Russie, a subi des dommages en mer en août 2024, nécessitant un transbordement de sa cargaison au port de Great Yarmouth (UK). Le Mv ZIMRIDA, mis à disposition par le même armateur, a repris la cargaison entre septembre et décembre 2024, avant de se diriger vers Abidjan, Luanda et Dar Es Salam.
Arrivé en rade extérieure d’Abidjan le 30 décembre 2024, le navire attendait un poste disponible pour accoster. Cependant, des alertes relayées par certains opérateurs économiques et acteurs portuaires, avant même l’alerte sur les réseaux sociaux, ont conduit les autorités portuaires à renforcer la veille avant d’autoriser le déchargement des 3 000 tonnes prévues pour Abidjan, en vue d’une analyse approfondie.
Respect strict des procédures réglementaires
Les formalités nécessaires à l’entrée du navire et de sa cargaison ont été suivies :
• Autorisation préalable d’importation, délivrée par le ministère de la Défense.
• Notification à la gendarmerie portuaire concernant la nature de la cargaison.
• Déclaration en douane et autorisation de débarquement obtenue auprès des Douanes ivoiriennes.
• Déclaration de matière dangereuse adressée au PAA.
• Déclaration d’escale auprès de la DGAMP via le système CMS.
Ces démarches illustrent un cadre réglementaire rigoureux, garantissant la sécurité des opérations et des populations.
Usage stratégique du nitrate d’ammonium
Le nitrate d’ammonium, transporté par le Mv ZIMRIDA, est essentiel à la fabrication d’explosifs pour l’extraction minière et constitue également un intrant agricole, dans la production de l’engrais. L’importateur, EPC SA Côte d’Ivoire, a mis en place des mesures pour acheminer directement le produit vers ses entrepôts à Yamoussoukro ou sur les sites miniers, conformément à la réglementation portuaire.
Réunion pour valider la régularité des opérations
Une réunion décisive réunira le lundi 6 janvier 2025 les principaux acteurs : le PAA, les Douanes, la gendarmerie portuaire, EPC SA CI et des représentants des ministères concernés. Cette rencontre vise à vérifier l’authenticité des documents, évaluer les conditions de sécurité et décider de la marche à suivre pour traiter cette cargaison stratégique.
Un engagement permanent pour la sécurité
Le Port Autonome d’Abidjan, certifié ISO 14001 et conforme au Code ISPS, avait dans son communiqué du samedi 4 janvier 2025 , réaffirmé son engagement à garantir la sécurité des installations et des opérations. Toutefois, des sources révèlent que l’origine russe de la cargaison a suscité des réticences, malgré le respect des réglementations internationales. CES réticences sont apparues dans les pays traversés, qui auraient refusé la cargaison.
En attendant la réunion, le navire a quitté les eaux territoriales ivoiriennes, naviguant en zone internationale. Des experts interrogés par Afrikipresse avertissent qu’un éventuel refus d’accostage doit en même temps entraîner une interdiction future des produits similaires, alors que 20 000 tonnes en 2023 et 38 000 tonnes en 2024 ont déjà été réceptionnées par le port d’Abidjan sans incident, et qu’ils restent utiles pour des activités licites et régulières.
Charles Kouassi