Depuis 2012, plusieurs partenaires ont rejoint le comité national de surveillance de la traite, l’exploitation et le travail des enfants ( CNS) présidé par la première Dame Dominique Ouattara, dans sa lutte contre le travail des enfants dans les plantations de cacao en Côte d’ivoire. Des actions conjuguées ont abouti à un recul du phénomène qui ne doit pas être confondu aux travaux d’apprentissage des enfants en compagnie de leurs parents ou dans les petits métiers.
Le travail, l’exploitation et le trafic des enfants à des fins d’exploitation sont de plus en plus décriés et mettent à mal la santé de l’économie de plusieurs pays producteurs de cacao, notamment la Côte d’ivoire et le Ghana.
A Abidjan souvent montré du doigt par les magnats du chocolat , la première Dame Dominique Ouattara prend au sérieux le phénomène.
Pour lutter contre le travail des enfants, elle a mis plusieurs plans nationaux en place.
Elle peut aussi compter sur la contribution de plusieurs partenaires internationaux.
Dans la Nawa au sud-ouest de la Côte d’ivoire, les populations bénéficient du soutien et de l’accompagnement de certains partenaires directement sur le terrain.
Il s’agit notamment du chocolatier américain MARS pour l’initiative du cacao durable ( sustainable cocoainitiative), de l’ONG Fraternité sans Limites, et de World Agroforesty. Ils sont unis dans le projet « vision for change- V4C » de lutte contre les pires formes de travail des enfants dans la cacaoculture dans la région de la Nawa.
Ils contribuent au renforcement de l’autonomisation de 46 communautés V4c en matière de lutte contre le travail des enfants. Ils sensibilisent, notamment à l’interdiction pour les enfants de l’abattage des arbres, de la manipulation de produits agrochimiques, du port de charges lourdes ou encore de l’ecabossage à l’aide d’outils tranchants.
Attention aux amalgames
Pour Saraka Kouadio Amani, chef du village de Sarakadji, les habitants sont sensibilisés depuis 2009 sur le phénomène du travail des enfants dans la cacao culture,
une réalité qui a fait son apparition en Côte d’ivoire en 1999.
Toutefois prévient-il, la traite, l’exploitation et le travail des enfants doivent être différenciés du travail d’apprentissage de l’enfant en compagnie de ses parents surtout que le seul héritage de la zone réside dans les plantations de cacao.
« Le conseil du café cacao a construit plusieurs écoles dans cette zone. C’est dire que nos enfants vont effectivement à l’école. Ceux qui n’y vont pas sont dans des circuits de résocialisation aux moyens de l’apprentissage. Voilà comment beaucoup se retrouvent dans les petits métiers tels la mécanique, l’orpaillage et l’élevage. Certains enfants accompagnent juste les parents au champ parce qu’ils ne peuvent pas rester seuls à la maison. Ce qu’il faut par contre craindre, c’est lorsqu’un père confie son enfant à un patron pour l’apprentissage et que ce dernier utilise l’enfant à des fins mercantiles ou exploite le gamin en lui faisant faire des travaux pénibles et dangereux », fait savoir le chef Saraka Kouadio Amani.
Philippe Kouhon, envoyé spécial dans la Nawa
