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    Festival de Cannes : projection du film “Le Camp de Thiaroye” de Sembène Ousmane, 38 ans après sa censure en France

    Festival de Cannes : projection du film “Le Camp de Thiaroye” de Sembène Ousmane, 38 ans après sa censure en France
    Publié le
    Par
    Dasse Claude
    Lecture 2 minutes
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    Lors de la 77e édition du Festival de Cannes, le film “Le Camp de Thiaroye” a été projeté. Sorti officiellement le 6 septembre 1988, ce long métrage de Sembène Ousmane avait été censuré en France sous le régime socialiste de François Mitterrand.

    38 ans plus tard, l’œuvre est enfin diffusée en France. Mieux encore, ce film, qui dépeint l’histoire peu honorable de la France vis-à-vis des soldats africains massacrés par leur hiérarchie alors qu’ils réclamaient simplement ce qui leur était dû, a fait partie de la sélection “Cannes Classics 2024” de ce rendez-vous mondial du 7e art, qui s’est déroulé du 14 au 25 mai 2024.

    Sidiki Bakaba témoigne 

    « Le film n’a été censuré qu’en France pendant 38 ans, car son récit tragique et authentique sur le retour des tirailleurs en 1944 à Thiaroye dérangeait la France politique de l’époque. Il a néanmoins été chaleureusement accueilli partout ailleurs. Il a même remporté le prix “Spécial du Jury” et le “Lyon d’Argent” au Festival de Venise. Sa sortie a été un triomphe en Afrique : Sénégal, Tunisie, Algérie, Maroc, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Gabon, Cameroun, etc. Il a rencontré le même succès populaire partout », témoigne “Pays” (son nom d’acteur) ou Sidiki Bakaba, le principal comédien du film, invité pour l’occasion.

    « “PAYS” était le nom du personnage que Ousmane Sembène m’a donné. Tous les autres tirailleurs portaient les noms de leurs pays respectifs, par exemple : Tirailleurs Sénégal, Tirailleurs Côte d’Ivoire, Tirailleurs Congo… mais lui était muet, personne ne savait d’où il venait, alors ses frères d’armes l’appelaient “mon PAYS”. Symboliquement, Sembène l’a défini comme représentant l’Afrique silencieuse, qui voit tout et comprend mieux que ceux qui parlent beaucoup, beaucoup ! J’ai aimé ce personnage, qui a créé une grande complicité entre le grand réalisateur et moi », a ajouté le cinéaste.

    La réaction du public 

    « À Cannes, conclut-il,  le public était ému, la plupart étaient plus jeunes que le film. Mais les plus âgés, notamment les Français, étaient fiers que le public des jeunes découvre aujourd’hui ce pan de notre histoire commune, pour mieux comprendre et avancer ensemble vers un avenir meilleur ».

    Cette diffusion constitue un hommage posthume au réalisateur, écrivain et scénariste décédé le 9 juin 2007, à l’âge de 84 ans.

    Claude Dassé

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