Parrain d’une cérémonie d’intronisation de 73 chefs de villages à Diéviéssou, dans le département de Béoumi, le jeudi 30 juin 2016 en présence du ministre Sidi Touré et du préfet représentant la tutelle, Soro Guillaume Kigbafori, le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire , a fait un tour d’horizon de l’actualité politique ivoirienne.
Il a rendu hommage aux populations des villages pour leur spontanéité et leur fraternité. Il a prôné l’union et la réconciliation, et rappelé qu’il est un militant de longue date du Rdr, le parti du président ivoirien.
Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a évoqué le souvenir «douloureux» de l’incident de la Rti au cours duquel il a échappé à un attentat , saisissant l’occasion pour rendre un vibrant hommage à son directeur de protocole , Soul To Soul et mettre les points sur les “i”.
«Je vois certaines personnes qui disent que Guillaume Soro est un parachuté du RDR, je ne parle pas. Mais allez demander si est-ce que Guillaume Soro est nouveau au RDR ? À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’hommes pour se réclamer d’Alassane Ouattara ».
Rappelant l’incident du 27 juin 2003, au sein de la Maison de la Télévision ivoirienne, alors qu’il était ministre d’État , ministre de la Communication , il a dit : « Dans le cadre de mon travail , je suis allé à la RTI pour visiter les locaux. Or un piège m’avait été tendu. Quand je suis rentré dans l’enceinte de la RTI , près de 300 jeunes ont forcé le portail de la RTI et sur indication de certaines personnes au sein de la RTI, ils sont allés encercler le bâtiment de l’infirmerie de la RTI pour, comme vous le savez, essayer de nous lyncher. Ce jour-là, j’étais avec certains de mes collaborateurs. Et ces jeunes nous ont encerclés. Ils ont cassé le premier salon. Quand j’ai vu qu’ils ont eu accès au bâtiment, j’ai réuni tous mes collaborateurs et je leur ai dit de sortir et de se mélanger avec la foule, parce que je sais que c’est moi que les gens sont venus chercher pour tuer. J’ai dit qu’il serait bête qu’on meurt tous ensemble donc : « vous, allez-y ». Mes collaborateurs sont partis sauf un. Il s’appelle Soul To Soul. (…). Nous sommes donc restés 4. Il y avait Soul et moi-même et deux gardes de corps, un Sénégalais et un Béninois. Comme Soul ne voulait pas partir, j’ai dit : « bon, retirons nous ». Nous sommes allés nous mettre juste dans un réduit de la maison. Les gens sont venus avec de l’essence pour brûler le bâtiment. Notre chance a été Dieu. Parce qu’il suffisait d’un rien pour qu’on m’attrape. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé ; parce qu’il y a un dans la foule qui a crié “non non, ils ne sont pas ici “. Ils sont dans l’autre bâtiment, la foule s’est déportée, voilà comment nous, avons été sauvés. Ils nous ont cherchés, ils sont revenus nous chercher et ils ne nous ont pas trouvés. Et vous savez, le temps que la gendarmerie se réunisse, que les forces de la police se réunissent pour venir nous chercher à la RTI, ce n’était pas dix minutes je vous le dis. Nous sommes restés là pendant près de deux heures. Et ce jour-là, je crois qu’on avait admis qu’on était mort. Moi, en tout cas, je pensais que c’était notre dernière heure. Mais heureusement, quand vous êtes à l’actif de la mort, vous êtes plutôt serein. Vous ne criez même pas. Vous acceptez votre destin».
Au cours de ce témoignage, il a salué la «loyauté » de son directeur de protocole et bras droit : « (…) j’étais Premier ministre et quand on devait proposer des ministres , j’avais mis son nom , il m’a dit qu’il ne voulait pas être ministre. Il a dit qu’il veut rester à côté de moi. Il était important de le dire. Que ce soit Konaté Sidiki, Alain Lobognon, Affoussi Bamba, Dosso Moussa… tous ceux que j’ai envoyés au gouvernement depuis 2003, ils ne sont pas plus méritants que Soul To Soul ».
Claude Dassé